Extrait du journal

Bruits de massacre d’un poste français Lettre d’un zouave A sa mère On lit dans la Dépêche de Toulouse : Un de nos correspondants particu liers nous adresse la lettre suivante envoyée d’Alger, le 26 octobre, par un zouave à sa mère. Nous publions cette lettre sous toutes réserves, en lui laissant son caractère d’originalité. « Chère mère, » Cette lettre aura lieu de te sur prendre autant que j’ai été surpris moi-même quand j’ai reçu, ce matin, l’ordre de partir. » Voici les faits. Il y a à peu près vingt jours, un poste français de cent hommes a été massacré dans l’Ex trême-Sud. La presse n’a rien dit, et dans un grand silence une colonne de cinq mille hommes est partie par petits détachements qui doivent se renforcer à El-Goléah, dernier poste français, puisque celui d’Assi'Inifel a été massacré. » Et nous, les zouaves, il faut partir! — Pendant plusieurs jours, chaque matin, dix soldats partaient par les voies rapides ! Jusqu’à maintenant j'éV-iis du nombre de ceux qui restaient, mais aujourd’hui un ordre formel est arrivé et... plus moyen d’y couper. » Il faut partir lundi. On vient de me remettre la plaque d’identité portant mon numéro matricule et le nom du pays où je deméure. » Que veux-tu, chère mère, il faut marcher, marchons, et comme tous les autres je crie : « Vive le Touat! » — Allons gagner la médaille! » La santé est bonne; il faut espérer que lorsque je reviendrai si... elle le sera toujours. » Je ne te dis pas adieu, chère mère, mais au revoir. » Nous attendrons de plus amples et plus précis renseignements pour commenter cet inquiétant document....