Extrait du journal

— Ou bien que je n’ai plus la tête à moi ?... Ils me disent tous la même J chose... Ils me donnent des douches! comme si les douches pouvaient clian- : ger la vérité en mensonge !... Il étreignit ses tempes de ses mains, j — Ah! mon Dieu ! Mon Dieu ! que j voulez-vous donc que je dise pour vous convaincre ? Puisque je vous répète que | Michel est le fils de Reinette ! Puisque je vous jure que je suis son père ! Cette dernière partie de l’allégation j de Perrin n’avait rien d’inadmissible; j et le vif intérêt qu’avait témoigné à l’ancien caissier le fort de la halle la rendait plausible. Mais ïa première était absurde. Le vrai et le faux se mêlaient dans le cerveau désorganisé de l’aliéné. Comment supposer une seule mi nute que Michel pût être le fils de Mme Cornet ? Ne portait-il pas le nom de Courtière ? La propriétaire de la rue du Jour n’était-elle pas, pour lui, la plus tendre, la plus désespérée des mères? Il était inutile de discuter avec un dé ment, de lui adresser des objections, de lui demander des éclaircissements. A quoi bon ? Le docteur jugeait plus sage d’accepter ses déclarations. Cependant, en revenantde Charenton, il avait communiqué à la veuve Courrière les divagations de Pierre. Celle-ci avait légèrement pâli, s’ôtait quelque peu troublée, avait hoché la tête... , .. .. — Le pauvre Pierre I... avait-elle ï murmuré en pleurant. Il est décidément 1 fou. Mon cher Michel n’a jamais eu et...