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La Cocarde, 13 décembre 1894

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La Cocarde
13 décembre 1894


Extrait du journal

Parti du ventre, a t-on dit du socia lisme coalition d’instincts ; et ce sont là locutions familières, avec la petite nuance de mépris convenable, à ceux que leur bien-être présent rend plus inquiets pour l’avenir. Mots commodes, mais qu il va falloir changer dans les discours officiels à la jeunesse; leur inexactitude,vraiment, devient trop évi dente. Ni un dogme, ni un groupement, le socialisme est plus : la vie elle-même dans son infini développement, avec ses faces, ses aspirations sans nombre. Il est l’humanité entière en marche vers le mieux et le voulant réalisé pour tous et pour tout. Chaque jour, il l’affirme davantage. Certes, il veut le pain pour chacun ; ne faut-il pas vivre pour revor et aimer, devenir un homme au lieu de rester une machine de misère, un roua ge inconscient d’usine? Mais, si celles-là sont capitales, il est d’autres revendications, non moins...

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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