Extrait du journal

aise, mon vieux, dit le chimiste avec une ( ironie moqueuse. — Oui, ma s me répondrez-vous fran- j chement ? insista le garde-malade. Bien que froissé par la familiarité de ce ; quasi-mendiant, Jacotot fut piqué par la curiosité de savoir à quoi tendait le bon- • homme. — Oui, franchement, dit-il. Le vieillard se renversa sur le dossier de son fauteuil, croisa les jambes, eu un j mot se campa A sou aise, puis, apres un j petit silence employé à dévisager encore son homme, il demanda d’une voix grave : . , — Monsieur Jacotot, aimez-vous beau coup les femmes? La question était trop étrange pour ne pas irriter plus vivement la curiosité qui faisait répondre le médecin ; aussi dit-il sans hésiter : — Oui, beaucoup. — Diable ! fit le pere Omnibus. 11 s’ensuivit une courte pause après la| quelle le garde-malade reprit : j — Et l's plaisirs, le luxe, la bonne ! obéré, le jeu... enfin tout ce qu’on appelle I les joies de l’existence... Est-ce que vous i les dédaignez ? j — Je les aime autant que les femmes. ! — Diable ! diable ! répéta le bonhomme dont l'accent de contrariété se corsa. Pais, en branlant la tête, il reprit d’une voix tranquille et un peu railleuse ; i — Mais alors, avec des goûts pareils, ' vos cent mille francs ne vont pas faire long feu. ; H in ! fit Jacotot en tressautant de ! surprise, comment savez-vous que je pos sédé cent mille francs?...