Extrait du journal
PARIS, TOGE-TOI ! Les peuples n’ont, dit-on, que les gou vernements qu’ils méritent. Si cette parole est toujours vraie, si la France mérite vraiment le gouvernement qu’elle a, c’est qu'elle est tombée bien bas et qu’elle ne vaut plus rien. Hier, ce gouvernement a commis un acte, un attentat qui, en tout autre temps, aurait causé une rétolution. Le suffrage universel, le souverain, ce lui en qui réside la loi, celui qui devrait faire toutes les lois, la loi vivante avait choisi entre deux candidats.Le suffrage universel s’était donné à l’un et avait dédaigneusement écarté l’autre. Et une commission administrative s’est permis de proclamer que celui qui avait eu la majorité n’avait obtenu que des voix sans valeur, que l’élu n’était pas élu et que bien au contraire c'était l’autre, celui dont le peuple s’était dé tourné, celui dont le peuple n’avait pas voulu, qui était le représentant .du peuple 1 Voilà l’attentat ! Combien a-t-il fallu répandre de sang pour que les Français fussent mis en pos session du droit de voter, du droit d’élire leurs députés ? On a répété au peuple sur tous les tons : Ton bulletin de vote remplace le fusil.Pacifiquement,tu peux imposer tous les progrès : le progrès politique et le progrès social. 11 n’y a rien au-dessus de toi le jour où tu votes. » Eh bien, tout cela n’était qye men songes. Au-dessus du suffrage universel, il y a la force, il y a une commission sans mandat, une commission administrative qui s’est permis,hier,d’annuler la volonté du peuple et de proclamer un résultat contraire à celui qui, par cette volonté, avait été créé. L’acte d’hier est très grave. Qu’il déshonore M. Joffrin, c’est évi dent et cela nous est parfaitement égal. Il faut que cet homme manque de la plus primitive dignité pour accepter des la quais du pouvoir un siège et une rente...
À propos
Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.
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