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La Cocarde, 29 septembre 1889

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La Cocarde
29 septembre 1889


Extrait du journal

triotes honnêtes, ont voulu rentrer en grâce auprès de l’opportunisme et ont trouvé la corde sensible du gouverne ment dont Constans est la plus haute expression. C’est ainsi qu’ils ont fait une souscrip tion en faveur de la candidature de Jules Ferry. Cette souscription, où l’on trouve plus de noms allemands que français, a produit sept mille francs. Cette importante somme consolera, sans doute, le Tonkinois de son échec. FERRY MALADE Jusqu’aux derniers jours de la période électorale, Ferry était persuadé que per sonne ne réussirait à le battre dans la cir conscription de Saint-Dié. Il a peuplé cet arrondissement de fonctionnaires à lui, nommés grâce à lui ; il y exerce l’influence du parlementaire grand distributeur de places et d’honneur. Il ne reculait devant aucun moyen pour inspirer la terreur à tous les habitants de de la région. Les manifestations qui se sont produites contre lui ont été durement réprimées. Le tribunal a condamné à la prison de pauvres diables coupables d’avoir crié : A bas le Tonkin ! Mais Ferry comptait sans le patriotisme et l’énergie des Vosgiens enfin désabués. Le jour où les électeurs de Saint-Dié ont compris que Ferry secondait la politique allemande et après les infamies tonkinoises, ils ont renié le traître qui les avait trop longtemps représentés. La veille du 22 septembre, celui-ci a com pris enfin qu’il pouvait être mis en échec. Sa colère était telle alors qu’il menaçait lui-même dans les rues en les traitant de camelots des électeurs hostiles à sa candi dature, et, comme des huées lui répon daient, il s’enfuyait piteusement. Mais personne n’ignore à Saint Dié que le Tonkinois, en présence de ses intimes, leur reprochait de le soutenir trop molle ment. Il accusait tout le monde et traitait ses anciens électeurs de vendus. — On les achète, disait-il, quarante sous par tête. Ces propos, très répandus dans le pays par les amis de Ferry, n’ont pas peu contribué à entraîner la débâcle finale. Une souscription a été ouverte à SaintDié, dite de « la corde pour le pendre ». Les listes sont couvertes de signatures. Lorsque cette souscription a été annon cée dans la région, Ferry est entré dans une violente fureur; il voulait des pour suites immédiates. Depuis dimanche soir, l’homme de Foucharupt est malade. On ne l’a pas revu à Saint-Dié. Il est parti honteusement pour se rendre à Nice. Son nez s’est encore allongé. Ferry ne rêve que représailles. Il voudrait bien pouvoir traiter^ les électeurs des Vosges, comme il a traité en 1871 ses anciens électeurs de Paris. H. Galli....

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

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