Extrait du journal

Voici la lettre sur laquelle on a osé s’ap puyer pour arracher son épée au général Boulanger : 9 mars. Monsieur le ministre. Le 25 février, il y a aujourd’hui quinze jours, j'ai eu l'honneur de vous demander l’autorisa tion de me rendreà Paris pour quelques jours, afin d’v aller chercher ma femme malade et mes enfants. Le 27, vous m’avez répondu que. ma pré sence pouvant donner lieu à des interpréta tions fâcheuses, vous ne croyiez pas devoir me donner cette autorisation. Ce même jour, je vous ai adressé un télé gramme auquel vous avez répondu, le jour même, que vous 110 pouviez que maintenir votre décision. Si j’avais insisté, c’est que j’ignorais le bruit fait autour do mou nom et, ce que m’ont ap pris les journaux, l’euquêtc ordonnée par le gouvernement sur les élections du u.6 février. Ces faits étant venus à ma connaissance précisément au moment où je recevais votre seconde lettre, je me suis incliné. Aujourd’hui, monsieur le ministre, je pense que beaucoup de calme s’est fait autour do celte question, et je suis sûr que l'enquête n’a pu prouver, puisqu’elle n’existait pas, mou ingérence dans les élections. M’appuyant en outre sur la lettre que je vous ai adressée le 3 de ce mois et que je vous remercie d’avoir fait publier, j’ai donc l’honneur de vous prier de m’accorder une permission de huit jours dont je commencerai à jouir, si venus le voulez bien, vers le milieu de la semaine prochaine. Général Boulanger....