Extrait du journal

rayon familier à ses pas et à ses yeux maisons, rues, jardins, clochers, prés et bois, sites environnants et horizons loin tains, riverains de*la mer, habitants des plaines et des vallées, citadins, tous y sont attachés par des liens semblables. Les souvenirs qui se rapportent à la petite patrie sont une source de joies pures et de tristesses pénétrantes bien propres à nous la rendre encore plus chère. Les hommes rivés à ce coin de terre se plaignent rare ment de leur chaîne, et l’on voit môme la plupart d’entre eux s’appliquer à la res serrer. Quant à ceux qui s’éloignent du foyer de leur enfance et de leur jeunesse, ils y reviennent invinciblement, comme le fer à l’aimant : tout y parle & la fois à leurs yeux, à leur esprit et à leur cœur : les fleurs qui parent les fenêtres, les bancs qui décorent la place, les tournants des ruelles, les portes qui s’ouvrent à tout venant et celles qui, de tout temps, restent fermées, le tintement de la cloche dans la tour de l’église, les tombes blanchies du cimetière, les clôtures derrière lesquelles s’étalent des nids de verdure, les ronces des champs, le chemin creux qui s’en fonce à perte de vue, le filet d’eau qui bruit sous les herbes, les taches d’ombre des rideaux de grands arbres, les taillis qui hérissent les pentes, les sommets d’où l’on plane... Au delà des petites patries, s’étend la grande patrie qui les enveloppe toutes : la France. C’est la, France baignée par deux mers et adossée dans deux de ses régions à de hautes montagnes ; c’est la France arrosée par de puissants fleuves et d’in nombrables rivières, découpée en vastes plateaux, creusée de profondes vallées et parsemée de forêts ; c’est la France au sol fertile, riche en productions végétales et minérales dé toute nature, sillonnée en tous sens par des voies terrestres, fluviales et ferrées ; c’est la France peuplée de grandes cités et d’agglomérations sans nombre où l’industrie et le commerce en fantent chaque jour des merveilles ; c’est la France s’efforçant de donner à sa puis sance militaire l’appui d’une flotte de guerre, et d’augmenter les ressources de sa navigation marchande; c’est enfin ia France vouée corps et âme à sa mission civilisa trice, la France des magnifiques floraisons d’art, de science et de littérature, où s’épa nouit le génie de sa race dans la force et dans la beauté. .. si, dans la petite patrie, nos aïeux nous sont chers, si nous honorons la mémoire des hommes qui ont accompli de hauts faits, si notre admiration va sans réserve à ceux qui font passer le bien de la cause com mune avant leurs propres intérêts et aux vaillants qui Ont défendu le pays natal contre l’agression étrangère, quel tribut de reconnaissance et d’amour ne devons-nous pas à la grande patrie ? Nous no glorifie>! ions pas comme ils le méritent ses morts illustres, ses grands hommes, ses savants, ses artistes et ses littérateurs, si nos hom mages restaient au-dessous de ceux que leur rendent k l’onvi les nations civilisées. Nos tonales militaires sont déjà riches en faits dignes d’être connus de la postérité ; iailS U g , Aa nnnvpnnT...