Extrait du journal

Os à ronger A Berlin, à Vienne et à Budapest, on par lait beaucoup de paix, il y a quelque temps. On en parlait dans les empires centraux deux mois aprè3 les débuts de la guerre, quand on espérait que les alliés, malgré la victoire de la Marne, allaient être con traints de demander grâce et quand on croyait qu’ils devaient subir les conditions qu’il plairait à Guillaume II de leur im poser. Depuis, en présence de nos efforts, qui ont immobilisé d’abord l’ennemi dans ses tranchées et maintenant commencent à l’en chasser, en présence surtout de l'invinci bilité de Verdun, de la brillante entrée en scène de la Grande-Bretagne et de la furiepse poussée russe, les Allemands n’ont pas cessé d’en parler ; seulement, le ton a quelque peu changé, pas autant peut-être qu’on aurait pu le supposer après la for midable métamorphose qui s’est opérée sur tous les fronts, mais cependant d'une ma nière assez caractéristique. Ils s’irritent encore de ce que, non contents de refuser d’ouvrir l’oreille, aux propositions qu’ils ont multipliées vis-à-vis des alliés, ceux-ci osent déclarer qu’ils n’écouteront des offres de paix que lorsqu’ils se seront mis, par leurs victoires, en état de dicter leurs conditions. On les menace de leur faire terriblement expier leur résistance ; on nous montre des arsenaux livrés à une fiévreuse activité, construisant des engins sous-marins, zeppelins...