Extrait du journal

Les déclarations de guerre La Roumanie a déclaré la guerre à l’Au triche ; l’Italie a déclaré la guerre à l’Alle magne ; l’AUemagno a déclaré la guerre à la Roumanie : (Censuré.) Voilà beaucoup de déclarations de guerre en un jour, et, chose étrange, le fracas des armes en préparation fait surgir dans tous les cœurs une radieuse espérance de paix pro chaine. Non,' la déclaration de guerre de la Rou manie à l’Autriche n’est pas la fin de la guerre, elle est seulement le commence ment de la fin : Six cent mille hommes de la trempe des Roumains jetés dans lo com bat ne sont pas pour peser peu dans la balance, et l’Allemagne n’ira à leur ren contre, comme ils ne demeurent devant Verdun que contraints et forcés, pour faire figure devant Berlin qu’ils ont trop long temps dupé et aveuglé par leurs bluffs et mensonges de toutes sortes. Mais, sur tous les fronts cernés et traqués, ils ne pourront opposer aux troupes fraîches de la Roumanie que des débris épuisés de leurs hordes, dans lesquels il serait difficile de reconnaître les figurants de la parade flam boyante qu’ils déployaient en traversant insolemment l’héroïque Belgique au début de la guerre. Non, ce n’est pas la fin, mais c’en est le commencement, parce que p’est la clarté répandue sur les. buts de la guerre, et sur les forces des «Combattants. Plus d’ombres, plus de subterfuges pour tromper les peu ples sur la réalité des choses. La rouerie de l’Allemagne, refusant à l’Autriche de déclarer la guerre à l’Italie, comme elle le devait, lorsque l’Italie entra en guerre avec son alliée, mais dépêchant sournoisement des troupes pour grossir les forces de l’Au triche défaillante : l’Italie, par sa déclara tion de guerre, s’est mise entière avec les alliés, entière dans le but et dans l’action. Les anciens ponts de la vieille Triplice sont définitivement coupés. Il n’en reste rien. Et tout ce qui a été louche, tout ce qui a été lâche pendant la guerre recevra son châtiment : la Bulgarie, qui a exterminé traîtreusement les Serbes par derrière, les voit resssusciter devant elle, forts du sou tien de notre armée de Salonique, dont ils font partie, et bientôt de l’appui formidable des Russes accourus par la Roumanie fra ternellement ouverte à leurs armes. La Grèce reviendra à sa vraie politique et à ses vrais défenseurs. La manifestation populaire si imposante de dimanche der nier, la disgrâce des Germano-Grecs de l’état-major, qui la conduisaient au déshonneur et à l’anéantissement, et leur remplacement par des amis éclairés de la Grèce ne permettent pas de douter du re tour de M. Venizelos, qui a toujours vu clair et parlé net. La Grèce se relèvera d’avoir foulé aux pieds son traité d’alliance avec les Serbes. * Il ne restera plus ainsi que les Boches à mépriser les traités les plus sacrés comme des « chiffons de papier ». Nous combattons pour le droit, pour la justice, pour la liberté. Tous les peuples qui veulent vivre libres et respecter la liberté d'autrui dans la loyauté et dans l’équité, se rangent à nos côtés. La guerre U’eSt pas finie. Mais la fin est rapprochée. Et quelle fin ? La fin par la victoire assurée et glorieuse. J. B....