Extrait du journal

Les jours “ Gras ” )0( Comme on les a richement baptisés, «es jours qui précèdent le maigre calême ! Rien qu’à prononcer ces trois , mots, on en a plein la bouche : les jours j « gras ». Et l’on dirait qu’on mastique | de copieuses victuailles : les jours « gras »... Leur nom de baptême était justifié, jadis, quand les bouchers fermaient boutique du mercredi des Cendres au jour de Pâques. 11 fallait, dans l’estomac ipii n’allait plus recevoir, quarante jours durant, que poissons ou légumes, faire provision de gigots et d’entre-côtes. Mais aujourdd’liui ! Carême à l’eau de rose, fait à la mesure de notre organisme dé bile et de notre ardeur religieuse affai blie. Mère indulgente, l’Eglise nous épargne les rigueurs du grand jeûne. Aussi les jours « gras » ne se justi fient-ils plus guère. Mais allez dons tuer cette vénérable tradition ! Je n’ai garde de le vouloir faire, et, puisqu’elle est respectable, respectons-ln. A une condition cependant : c’est que, en fêtant les jours « gras » devant une table abondamment pourvue, nous nous respections nous-mêmes. Il y a une bonne manière de « faire Carnaval » : c’est d’y voir une. occasion 1...