Extrait du journal

ET LES OIES ALLEMANDES Lorsque Jules Favre alla à Ferrières conférer avec M. de Bismarck sur l'armistice, il y avait six mois passés que les Prussiens bloquaient la capitale. Les Parisiens étaient arrivés à la période aiguo de la famine. On commençait à manger de la paille hachée en guise de pain. Si les memj bres du gouvernement de la Défense nationale étaient un peu mieux nourris que le menu peuple, ils ne faisaient pas, tant s'en faut, chère lie. Aussi, M. de Bismarck s'empressat-il d'offrir au plénipotentiaire français un excellent déjeuner que celui-ci accepta d'un estomac reconnaissant. On servit, entre autres mets, une oie superbe, devant la magnificence de laquelle Jules Favre 1 se- récria tout d'abord avec enthousiasme. < Et bonne autant que belle, Excellence, dit Bismarck. La bête arrive, en droiture de la basse Silésie, le pays où s'élèvent les meilleures volailles de la chrétienté, n'en déplaise à votre Brosse. »...