Extrait du journal

AU SÉNAT Les déclarations _ de N* Briand sont un dernier avertissement à I*Allemagne Une très nombreuse et élégante assis tance avait envahi, mardi, les tribunes du Sénat pour venir écouter les déclarations que le président du Conseil avait promis de faire sur la politique extérieure du gou vernement. Le public n'a pas été déçu : il a entendu le langage ferme et clair qui était néces saire dans les circonstances présentes. Ecoutées avec une attention soutenue, les paroles de -M. Briand ont été à maintes reprises «coupées par des applaudissements unanimes. Et l’ovation finale par laquelle tous les sénateurs, debout, ont salué sa péroraison, a montré au président du Con seil que la France entière était avec lui, et qu’il trouverait en elle l’appui le plus entier pour faire aboutir ses légitimes re vendications. L'Allemagne est aujourd’hui avertie. Nous gommes las d'attendre. D’accord avec nos alliés, nous avions cherché, non par faiblesse, mais par désir d’entente, à lui faciliter sa tâche de réparation. Elle a re fusé toutes nos propositions, et n'a fait que des offres dérisoires. Devant cette attitude, nous reprenons notre liberté d’action. Nous revenons au traité de Versailles, dont nous exigerons l’accomplissement complet. Ce n’est ni chez nos alliés anglais ni chez nos associés américains qu'elle trouvera l’aide pour nous résister- Nous sommes résolus à employer la force pour faire respecter notre droit. L3 discours de M. Briand Après les interventions de plusieurs ora teurs, dont on trouvera plus loin le compte rendu, le président du Conseil monte à la tribune et. dès les premiers nriotsN entre dans le vif du sujet L’orateur prévoit que l’Allemagne cher chera encore à ruser : il rappelle sa der nière manœuvre auprès des Etats-Unis et sa haineuse insinuation à notre égard, pré tendant que nous faisions exprès de ne pas réparer les pays ravagés pour exciter la pitié ! Le docteur Simons avait bien dit à Londres que « si nous avions subi le traité de Francfort en 1870, ce n’est pas parce que nous avions été coupables, mais parce que nous avions été vaincus : ü au rait également ajouté, s’il l’avait osé, que cette fois l’Allemagne n'avait pas été vaincue. Eh bienl il faut le. dire bien haut pour qu’il l’entende : le peuple allemand a été vaincu dans une guerre dont ü était le seul responsable. et il faut qu’il répare maintenant les dégâts qu’il a. volontairement commis. (Appl.) Les grands financiers allemands savent que l'Allemagne est solvable, mais ils pré...