Extrait du journal
baille belle quand il l’invoque. A ce moment-là par ia censure il l’avait tota lement bâillonnée, surtout à propos des affaires d'Orient et de Palestine. On pouvait à la rigueur discuter le gé néralissime dans la presse, mais de la Syrie et de la Palestine on ne pouvait rien dire. .Vous en savons quelque chose à la Croix : la censure nous déclara qu’elle ne tolérerait ni un article ni même la moindre allusion à la Syrie et à la Palestine, et chaque fois que nous essayâmes de toucher à ce sujet, des blancs impitoyables nous apprirent que là-dessus devait régner le silence le plus absolu. Voilà com ment l’opinion a été éclairée ! Si elle n’a pas dit mot. ce n’était pas qu’elle consentit à ce qui se tramait, c’est parce qu’elle était bâillonnée ! Et le Parlement, quand lui a-t-ôn dit qu’on livrait sans réserve et à jamais la Palestine à l’Angleterre ? Quand lui a-t-on demandé l’abandon de cette France de l’Orient? Quand par un vote précis a-t-il voté le traité consacrant notre déchéance ? Oui, on lui a parié « d’accords » avec l’Angleterre en vue du partage éventuel de l’empire bure ; mais les « accords » ne sont pas des traités ! ce sont des ententes provisoires, préparant pour le moment venu les seuls actes qui engagent un pays, c’està-dire les traités homologués par les Parlements Cela, c’est la doctrine diplo matique et encore plus la doctrine con stitutionnelle de notre pays. La meilleure preuve que les accords de 1916 ne pouvaient être que provi soires, c’est qu’ils supposaient un traité préalable avec la Turquie qu’il s’agis sait de partager ; or, le traité de l’Entente avec la Turquie n’est pas encore signé. Il a été rédigé à Sèvres, mais il a été déjà révisé à Londres et le sera encore sans doute. Puisqu’il n’est pas encore définitif, comment pourraient l’être des accords qui le supposaient ? En tout cas, si après avoir été débattu lui-même entre les puissances de l’En tente d’abord, puis entre elles et les Turcs, il a pu être révisé, pourquoi les accords de 1916 seraient-ils intangibles? Nous avons bien retouché à propos de Fayçal ceux qui avaient été conclus, entre nous et l’Angleterre au sujet de la Syrie ; pourquoi ne ferait-oni pas ' de même pour ceux qui concernent la Palestine ? C’est d’autant plus nécessaire qu’une question reste en suspens, celle des Lieux Saints. Celle-là dépasse la com pétence de la France et de l’Angleterre, ; et même celle de l’Entente. Avant fa guerre, la Turquie n’y était pas seule , maîtresse : la chrétienté tout entière et par conséquent les neutres eux aussi y i avaient des intérêts. Les leur confis quera-t-on par le simple accord de deux puissances, si importantes soient-elles ? Un statut international des Lieux Saints s’impose donc et cette seule eonsidératâoni suffirait pour prouver que les accords de 1916 peuvent et doivent être refondus. Jean Guiraud. P.S. — Deux erreurs de typographie ont défiguré, dans la note sur l'Union des A. C. F., les noms de M. Boullay, président de la Fédé ration des A. C. F. de Paris, et de Mgr Maroeillao, évêque de Pamiers. De même, dans l’article où j’ai invoqué la loi de 1850 pour des subventions officielles à l'enseignement libre, j’ai cité l’article 89, non 63 de celte loi....
À propos
La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.
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