Extrait du journal

Le Temps intervient à son tour, et cri tique, en gémissant, la décision imprévue du cardinal archevêque de Bordeaux. Notre confrère est inquiet de l’embarras dans lequel vont se trouver certaines fa milles. n ne suppose cependant pas que le cardinal n’ait pas prévu cette difficulté. S’il a passé outre, c’est que, pour un évê que, robligation de dire la vérité et de rappeler les devoirs de consoieace passe avant tout. Précisément, dans ce même numéro du Temps, est rappelée cette parole prononcée par « un Espagnol éminent » au sujet des relations -diplomatiques avec le Vatican : « Quelle politique ’faire avec un homme qui croit à l’enfer ?» Le cardinal Andrieu y croit, comme Pie X y croit, comme nous y croyons, comme tous les catholiques y croient Et voilà pourquoi, lorsque le devoir de con science intervient, on voit les catholiques sacrifier, sans hésitation, leurs intérêts temporels. , Le point de vue d’un écrivain qui n’en visage pas ce côté surnaturel des choses est évidemment tout à fait différent. Nous ne pouvons que le regretter, sans espérer nous mettre d’accord, alors qu’un pareil abîme nous sépare en ces matières. Le- Temps ajoute un autre argument dont voici la substance : Le cardinal montre une bien fâcheuse intolérance... Il se plaint que l’enseignement officiel dans les lycées soit neutre... Mais que peut-on demander de plus aux lycées, sinon cetta neutralité ?... Et le rédacteur écrit ce mot malheu reux : « Ce n’est pas sérieux. » Assurément, nous n’avons pas espoir dé voir les lycées actuels enseigner fa reli gion. Mais c’est précisément parce que le lycée, s’il n’est pas hostile — comme il arrive trop souvent, — est au moins neutre, que les parents ne doivent pas y envoyer leurs enfants, s’il leur est possible de les confier à d’autres mains. Il est bien certain, en effet, que c’est pour les pères de famille catholiques une obligation primordiale de faire donner & leurs enfants une éducation catholique. La simple constatation de la neutralité, est donc une preuve que les parents ca tholiques doivent choisir pour leurs en fants d’autres établissements. Elle est douloureuse la. situation pré sente en France et en maints autres pays.. Aussi bien la lutte sur la question d’en seignement va-t-elle continuer. Et elle n'aura sa solution que lorsque les gouvernements auront compris que ■l’Etat, n’ayant pas de doctrine, ne peut pas se charger lui-même de i’éducation, mais én laisser le soin aux initiatives par ticulières. Ou bien, il doit encourager, par des subventions distribuées proportionnel lement, tous les établissements qui offrent aux familles ce qu’il ne peut pas offrir lui-même. • Nous sommes loin de ce but; mais noua ne cesserons d’y tendre. F....