Extrait du journal

A-t-on assez tonné contre la loterie 1 Nos pères avaient commis un crime de lèse-humanité en faisant des loteries. La nouvelle société s’est dressée fièrement en foulant aux pieds cet abus des âges d’ignorance, jurant qu’on ne verrait plus pareil désordre. En ce moment encore, au nom de la morale, l’Etat pudique tient la dragée hante aux œuvres de bienfaisance qui voudraient émettre à 0 fr. 50 des billets de loterie dont les grands prix sont des paires de pantoufles brodées en famille. * Or, l’Etat, si scrupuleux, patronnait hier* le pari mutuel sur lequel il lève des mil-* lions, et tout Paris affolé, petits et grands, jouaient beaucoup plus de 0 fr. 50, pour perdre en une saison 250 millions à ce seul pari mutuel. L’Angleterre a, dit-on, perdu quatre mil lions. La fureur de la loterie n’a jamais connu rien qui approche du paroxysme d’hier; cela dépasse la Bourse, autre maison de jeu non seulement tolérée, mais bâtie par l’Etat. Chacun peut faire les réflexions. LE CIRQUE DÈTStILSHOMMES Les clowns du grand monde sont les plus tristes; ils dégradent non seulement l’es pèce humaine, mais la noblesse de leur race. C’est à cette dégradation que s’ingénie le cirque Mollier, homme du monde, il recrute des cabotins dans le grand monde et ses clowns mettent des armoiries sur leur caleçon. La nuit de samedi à dimanche, hommes et femmes ont fait une répétition, suivie de souper qui a duré jusqu’au matin. On cite les noms des nobles dames et demoiselles qui ont chanté ou dansé des choses de bohémiennes délicieuses. Le soir ôn a été au Grand-Prix. Ce lundi, la troupe donne sa première représentation. Chacun peut ajuster les réflexions....