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La Croix, 20 août 1936

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La Croix
20 août 1936


Extrait du journal

« Allez dire aux prêtres qu’il doit se bâtir ici une chapelle. Je veux qu’on y vienne en procession. > Tel est le mes sage que la Sainte Vierge confiait à Bernadette, lors de l’apparition du 27 février 1858. G e vœu, o u plus exactement ce commande ment, voilà plus de soixante ans que le Pèlerinage National le réa lise avec ferveui et fidélité. Chaque année, en effet, il réunit aux pieds de l’immaculée des milliers de pè lerins de toutes les régions de la France et de de toutes les con ditions sociales Et que Ton ne croie pas que ces pèlerins cèdent au simple attrait de paysages pittoresques et renommés ni a une sorte de snobisme vaguement teinté de religiosité. Non pas; c’est au contraire la foi, c’est l’espé rance, c’est la dévotion mariale qui con duisent ces multitudes aux sanctuaires de Lourdes. Elles n’ont pas sduci de faire une villégiature, mais un pèlerinage au sens chrétien du mot, une sorte de cure spirituelle. Pour quelques jours, ces pèlerins s’arrachent aux contin gences matérielles de la vie courante et s’en . vont à Lourdes retremper leur âme dans « un bain de foi », la régé nérer dans un ardent foyer de priere et de ferveur. Gn ‘«trait pu craindre, cette année, qtre les multiples difficulîés, économiques et autres,, de l’heure présente, rédui sissent les effectifs des pèlerinages précédents. Mais, une fois de plus, l’appel de Marie a surmonté ces obstacles. Loin d’avoir diminué, le nombre des pèlerins s’est, au contraire, accru, au point que ce pieux empresse ment a obligé la direction de ce 64' Pè lerinage, National à former un train de plus que l’an dernier. C’est, au total, vingt trains spéciaux qui, dans la journée de ’ mercredi,- ont quitté les principales villes de France pour la petite cité mariale. En même temps que la joie et l’enthousiasme des pèlerins, tous transportent aussi les poignantes angoisses, les affreuses misères, les atroces douleurs des malades et des in firmes. Comme de coutume, c’est le train blanc qui en a recueilli la plus large part. Bien avant l’heure du départ, on voit arriver, sur les quais de la gare d’AusterlitzT ces pauvres squelettes humains, ces masques tragiques et presque horrifiants, ces corps inertes qu'un reste de vie dispute à la mort. Et pourtant, sur ces figures crispées, déco lorées, marquées des empreintes des pires- infirmités et des plus terribles maladies, la foi et l’espérance feront, de temps à autre, passer un reflet de joie, un sourire. A mesure qu’approche l’heure du départ, l’affluence des infirmes et des malades s’accroît, en même temps que celle des pèlerins. Jamais, sauf en cette circonstance, les quais de la gare d’Aus terlitz, ne connaissent un tel mouve-...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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