Extrait du journal

A ceux qui ont dit Pourquoi le droit? ma réponse est courte. L'Université catholique cultive le droit pour le sauver en France, parce que, partout ailleurs, on le confond de plus en plus avec le Code. A ce propos, laissez-moi vous rappeler que, pendant les dernières vacances, l'Université catholique a eu l'insigne honneur de donner l'hospitalité au Congrès annuel des jurisconsultes chrétiens. L'assemblée avait, cette année, l'importance que vous savez tous, en raison de sou programme d'une si douloureuse actualité. Eh bien, c'est cette assemblée qui a décisivement mis au clair la portée réelle de la législation fiscale contre les Congrégations religieuses, en faisant ressortir jusqu'à 1 évidence le délit flagrant du droit commun violé à leur préjudice, et en faisant passer la question de déchéance civique que la loi consacre, fort audessus du terre-à-terre des sacrifices d'argent. Ce Congrès a valu à ses principaux membres, avec la reconnaissance des sages qui se taisent, les injures plus que gratuites des violents qui déraisonnent. Vdiis savez qu'en France, il y a toujours un mot à la mode, pour stigmatiser ceux que l'on voudrait perdre c'était autrefois le mot libéral, aujourd'hui on dit réfractaire. Vous êtes, paraît-Il, des réfractaires, vous, mes vénérés collègues du droit, vous, des fils si soumis, qui avez porté principalement le poids de la campagne du Congrès des jurisconsultes. Oh laissez donc faire d'où qu'elle vienne, cette accusation vous honore car ce n'est ni pour de l'argent, ni pour des honneurs ni pour la parade que vous servez l'Eglisé plusieurs qui vous incriminent, n'ont contre vous de griefs sérieux que le moins pardonnable, il est vrai, votre désintéressement. Pour vous, Messieurs, nos amis et bienfaiteurs, songez que jamais des jurisconsultes officiels n'auraient osé et qu'ils n'oseront jamais dire non licet en face de, la loi; ils cesseraient, au reste, ipso facto, d'être officiels. Conséquemment, voyez s'il est nécessaire que nous soyons là pour représenter dans le droit la liberté morale....