Extrait du journal

Il y avait une lacune à l’école. Cent cinquante parlementaires viennent de de mander qu’elle soit comblée au plus tôt : il s’agit d'afficher dans les classes la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen. Depuis cent quarantequatre ans, personne n’avait jamais songé à rendre cet affichage obligatoire. De vant un tel' scandale, il n’est pas de mots pour exprimer l’indignation qu’ont dû ressentir nos cent cinquante parlemen taires. Pourtant, ce qui m’étonne le plus, ce n’est pas l’oubli que l’on vient de constater si tardivement, mais le petit nombre seulement de ceux qui ont contre signé la proposition d’un de leurs col lègues, eu égard au nombre total des parlementaires. La Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen auraitelle, à ce point, perdu de son crédit qu’à peine le quart des députés se ren contre pour demander qu'elle ne sombre pas dans la méconnaissance totale ? ou les trois autres quarts de nos élus se sont-ils dit, non sans raison, qu’il est un peu prématuré de faire con naître, de la classe enfantine à celle du certificat d’études, les droits de l'indi vidu qui vit en société ? Car, à notre époque, on parle beau coup de droits, mais de devoirs rare ment. C’est tout le contraire qu'il con viendrait de faire, en bonne logique, si l’on ne veut pas forger de fausses con ceptions dans les cerveaux des gosses Il y aurait un intéressant sujet d’en quête à faire auprès des cent cinquante propagateurs de la déclaration; à 12 ans, quel intérêt portiez-vous aux Droits de l’homme et du citoyen ? N’aviez-vous pas un attachement beaucoup plus grand pour les parties de billes ? Ne pensezvous pas que la jeunesse d’aujourd’hui — les moins de 13 ans, s’entend — a les mêmes aspirations que vous à cet âge_? Ut puis, il y a La Fontaine qui dit souvent d’excellentes choses et d’une manière plus intelligible et plus attrayante que la Déclaration. Monsieur Le 'Guet....