Extrait du journal

Et le vent de mer qui soufflait ce jour-là prenait les paroles sur les lèvres et les éparpillait, au loin, comme des flocons légers destinés à périr. Mais soudain elles s’an ô èrent devant un spectacle inoui. Devant elles, une jeune femme, belle d’une beauté de reine, mais les yeux flétris d’un deuil immense, passait, conduisant un vieillard, affaissé, comme courbé sous un terrible fardeau. Et voilà que cet homme s’arrêta près d’elles, le regard fixé à terre, les mains tendues vers le sol. Puis se baissant, il fit le geste d’envelopper de ses deux bras un objet imaginaire, et, chancelant sur ses jambes comme si le poids eût été trop lourd, il demeura quelques instants dans l’attitude pénible d’un effort surhumain. Son front était mouillé de sueur; les muscles con tractés de son visage-4émoign*iôBt -d’une effroyable angoisse. Viens, .lui dit la femme, cherchant à l’entraîner doucement, viens. Mais lui,~sans quitter l’étrange posture, jeta un cri de désespoir. G — Je les aurai, dit-il, je les aurai... elles sont à moi... Regarde, Ellen, regarde ses yeux brillants qui me défient... ces bouches entrouvertes et ce 3 dents prêtes à mordre, oui, jes aurai... puisqu’elles tiennent ma vie dans leurs grandes mains d’or. Paulette regarda France. Son visage était devenu pâle et son regard disait l’effroi», tâtait encore l’horrible cauchemar qui' Ik...