Extrait du journal

Catu me dit, de sa voix angélique : « C’est cette espèce de Monsieur qui vient une fois fiar an avec son 61s.. il a rudement grandi, e gamin!.. » ]t elle me passa la carte. J’y lus le nom d’un excellent ami : * Parbleu!.,. Avez vous été aimable, au moins..? » Elle 6t son nez : « Je suis toujours aimable!.. — C’est bien ; faites entrer... » Ils franchirent tous les deox mon seuil, avec un soupir de soulagement : « Tu sais, mon cher, ce n’est pas rassurant de péné trer chez toi... ta bonne a une façon de vous regarder les pieds!., j’ai cru qu’elle allait m’avaler!!.. — Je 6nirai comme ça, lui dis-je, c’est la destinée du vieux garçon!. » puis je lui avançai un fauteuil : «c Prends un siège mon pauvre Cinna.. et dis-moi si tout marche selon tes rêves ? — Ah., bien oui.., mes rêves!.. » Il tira un mouchoir et essuya son crâne : « Eh! eh! lui dis-ie... mais nous avons perdu quelques cheveux..*? — Pourtant, je m’en fais assez tous les jours ! C’est même pour cela que je viens te voir... pour que tu raisonnes un peu mon imbécile de 61s, qui est en train de faire, non pas la première, mais la plus grosse boulette de sa vie! » Legarçon en question se mit à sourire, d’où je conclus que la chose ne devait pas être si grave. C’était un beau gas, ma toi, déjà haut pour ses 17 ans, le front large, l’air décide, avec des cheveux en brosse qui semblaient vouloir enfiler les dernières mouches de mon plafond. — Il devient gentil comme tout, ton héritier!.. — ... Têtu comme une mule!.. — ... Par le temps qui court, les mules ont du bon!.. — On voit bien que tu n’as pas d’enfants !.. — Pas d’enfants, moi.. ? j en ai... attends un peu... à la Première Communion deux cents... à la Persévérance trois cents j total : cinq cents!.. — Ils ne te pèsent pas si lourd sur les épaules que ce grand nigaud-là !.. ce grand citrouillard! !. Figure-toi que depuis cette semaine, ses camarades et lui se montent la tête au collège et ont décidé qu'ils ne se présenteraient pas au baccalauréat... c’est fou... idiot... car enân le baccalauréat 1 !.. le baccalauréat!! 1... Je me tournai vers le jeune homme, et, avec un léger ripolin de reproche dans la voix : « Et pourquoi donc, mon ami..?» —O— — Oh! c’est très simple : il y a six jours, un de mes meilleurs camarades, 61s d’un député en vue, de la droite, passait l’oral; il était en plein examen et avait déjà deux notes très supportables en mathématiques et allemand. Tout à coup, un examinateur lui fait signe d’approcher : « Asseyez-vous ici, là... en face de moi... Vous êtes bien le 61s de M. N...? — Oui, Monsieur. — Je vais vous mettre un vingt pour moi. — Oh monsieur t — Mais vous serez refusé tout de même. — Refusé!!., pourquoi...? — Hélas! vous êtes le 61s de votre père, et dame, il ne nage pas dans les eaux du jury... pas du tout!., ça se paye quelquefois!, pauvre ami, allez vous asseoir!. Mon camarade fut refusé ; son père, placé au banc voisin, m’affirma sur l’honneur la vérité du dialogue. Or, le mien est un clé rical acharné; il est connu, coté, brûlé... je suis donc encore plus à l’eau que mon camarade, et je n’ai pas envie de perdre mon temps à renfiler sa veste!. Mais le père s’agite : «Tu raison nés com me une ganache!.. » — Voyons, lui dis-je, calme-toi... laissemoi poursuivre l’enquête... D’abord, mon jeune ami, que comptez-vous faire.. ? voulez-vous être soldat..? — Merci !.. et Saint-Rémy et Ladurie !.. et puis dans dix ans que sera devenue l’armée!. — Marin..? — Si un Pelletan était encore ministre!.. — Professeur.. ?...