Extrait du journal

ne pouvons rien attendre, et, tant que la Chambre actuelle existera, nous serons traités en vaincus par l’impitoyable vainqueur qui s’appelle la Maçonnerie ; et si la Chambre prochaine est sem blable à sa devancière, c’en sera fait de nous, c’en sera fait même de notre résis tance ; résister, nous n’en aurons plus la force !.... c’en sera fait de la France t Certes nous devons lever fièrement la tête devant la persécution ; nous devons réparer de tout notre pouvoir les maux accumulés autour de nous ; nous devons exercer des représailles, puisqu’on nous a mis en état de guerre; nous devons venir au secours de la victime gisante, nous devons rebâtir l’école chrétienne détruite, reconstruire l’édifice social abattu... nous devons cela, nous le de vons à notre foi, nous le devons à notre patriotisme ; quand nous ne le devrions qu’à notre dignité, nous le lui devons. Mais nous n’aurions consolé que pour un temps, réparé que fragilement, réédi fié que sans fondations, si en même temps nous ne préparons pas l’élection de la Chambre sans laquelle notre résis tance, quelque noble, quelque héroïque qu’elle puisse être, demeurerait vaine ; si nous ne préparons pas dès à pré sent l’élection de la Chambre qui seule pourra donner le fondement, la solidité et la force à nos œuvres de préservation et de réédification. En dehors de l’œuvre électorale, toutes les autres sont appelées à périr; com binées avec l’action électorale, toutes sont destinées à fleurir. J’éprouve, en vérité, grande peine à voir que tous ne comprennent pas que la source de nos maux, c'est la Chambre; que, sans la Chambre, la Franc-Maçonnerie ne pour rait rien, et que priver la Frane-Maçonneried’une Chambre asservie à sesordres, c’est lui limer les griffes, lui couper les crochets, c’est la tuer. Vous souffrez? Vous voyez souffrir? Vous n’avez qu-’un moyen de cesser de souffrir et de voir souffrir: c’est de 1 changer la majorité de la Chambre. Eh quoî! encore plus de deux ans de tortures? Pendant ce temps-là, pansez vos plaies, mais le terme ne dépend pas de nous, vous ne les guérirez que dans deux ans, et vous les guérirez sûrement si, dès A présent, entendez-vous bien, dès & présent, vous préparez la guéri son définitive. Je rougis de voir que la grande œuvre fondamentale et réparatrice d’où dépend l’avenir de toutes les œuvres est sans cesse condamnée a renouveler ses appels, quand spontanémenttous devraient venir à elle comme au phare qui montre le port. Les cadres de l'Action libérale popu laire sont des plus larges; mais ils de vraient comprehdre toute la France qui travaille, qui produit et qui prie. Certes, quand viendront les élections, tous les yeux s’ouvriront et nous assis terons au magnifique spectacle donné en 1902 de tous les zèles, de tous les dévouements, de toutes les générosités et de tous les sacrifices convergeant autour de Y Action libérale. Mais pourquoi n’a-t-elle pas triomphé en 1902? Pourquoi les 200000 voix néces saires au succès lui ont-elles fait défaut ? Chacun le dira: parce qu’elle s’y est prise trop tard, et que trois mois sont un temps dérisoire pour préparer une entreprise aussi considérable que celle de la réno vation d’un pays. Cette fois, nous avons deux ans devant nous. Est-ce donc trop pour pénétrer jusque dans les bourgades les plus obscures de France par nos écrits, par nos confé rences, par nos émissaires? Est-ce donc trop pour entendre leurs doléances, pour compatir à leurs misères, pour leur montrer d’où elles viennent, pour leur apprendre comment les guérir?...