Extrait du journal

griefs, de faire taire les vieilles ran cunes, d’imposer même silence aux vieilles souffrances, pour s’unir entre citoyens et ne penser qu’à la guerre, ne parler que déjà guerre et ne vivre que pour la paix glorieuse résultant d’une victoire féconde. Le serment tient toujours ici. On en cherche vainement la trace dans certains actes du gouvernement de Bor deaux. et dans le ton de certaine presse de province. Eh bien ! il est temps que ces ten dances à oublier le vieux serment ces sent Il est temps que le gouvernement revienne au lieu où il a été formé, et qui lui a été constamment fidèle. La trêve a été qualifiée de magnifique. Elle l’est, en effet, mais elle ne l’est qu’à condition qu’el'le soit loyalement pratiquée par tous. Et je regarde qu’elle ne sera ainsi que quand le gouvernement aura échappé aux influences -délétères des politiciens de province qui l’enlacent et l’étreignent à Bordeaux. Il ne verra et ne fera grand qu’à Paris. Je comprends à la rigueur qu’il se soit mis à l’abri de l’ennemi, quand celui-ci était à nos portes. Il lui fallait la liberté. Mais la victoire de la Marne a passé par là. Et il n’a plus de raison pour de meurer éloigné de Paris. Les Chambres n’ont pas plus de raison. Elles sont d’ailleurs forcées de rentrer pour une foule de motifs, et principale ment pour la formalité du vote des dou zièmes provisoires. On fait beaucoup d’appels pour la re prise des affaires et de la vie de Paris; aucun appel n’aura l’influence de la ren trée du gouvernement et des Chambres à Paris. ' Aussi, en dehors de toute autre cause, dans l’intérêt de la reprise des affaires et de la vie de Paris, il importe que le gouvernement et les Chambres rentrent au plus tôt. L’enjeu en vaut la peine. J. B....