Extrait du journal

CHEVALJKMIX M. Jules Simon raconte éloquemment comment les Troyens ont eu grand tort d’aller chercher et d'introduire en ville le cheval de bois laissé sur le rivage par les Grecs, car il contenait le perfide Ulysse qui sortit la nuit et massacra tout. Le prêtre de Troie, Laocoon, s’écriait en vain : « Malheureux! c’est un présent des Grecs; ils ne peuvent donner que le malheur et la mort ! » Les Grecs, c’est le conseil municipal de Paris. On passa sur le corps de Laocoon et le cheval,introduit avec acclamations par les Troyens eux-mêmes, prit position au cœur delà citadelle. M. Jules Simon, e’est Laocoon. Il se plaint depuis 17 ans qu’on introduit l’ennemi à Paris, qu’il y est déjà. . M. J. Simon se flatte, il n'a pas toujours si bien dit; mais il constate peut-être aujourd’hui ce qu’il aurait dû dire, et ce qu’on aurait répondu. « *• Donc, dit-il, on n’a pas cru que le Con seil municipal fût un cheval dangereux, on l’a mis à l’écurie de l’HOtel-de-Ville, malgré tous ses vices rédhibitoires; il va ruer. L’écrivain rappelle les ruades déjà re çues et comment ce méchant animal est déjà le'maître delà maison. On a ri d’abord à l’idée d’amnistie, elle a eu 4 voix, et puis le cbeval a henni, a donné un coup de pied dans la porte et aussitôt la Chambre,d’elle-même, a donné l’amnistie en disant : Bien volontiers, c’est la concorde et la paix. Bravo! • • • A peine le cheval grec et municipal a. t-il reçu nos alliés du dehors comme il arriva pour l’infortunée ville de Priam qu’il nous a préparé des étrivières. En effet, le cheval parisien qui n’avait rien à faire dans les mines, a pris parti contre les patrons,a subventionné les gré vistes, même quand ils assassinaient. Les députés ont compris qu’ils auraient leur tour quand l’animal serait en colère, et ils lui ont baisé les sabots. Et le cheval de bois, porté par les infortunés députés, avance toujours : Le Conseil municipal veut son maire tout-puissant, il veut abo lir le3 héritages ‘ en ligne collatérale, il veut mettre la terre en commun, èmpê cher d'élire celui-ci on celui-là an Con grès,.. on lui donnera tout. Il est maître et il rue. • « M. Simon, (Laocoon) termine par ce cri: Je demande aux hommes d'esprit et aux Imbéciles, aux savants et aux ignorants, aux hommes d'Etat, aux lettrés, aux hommes d'affaires, aux ouvriers, aux vagabonds et aux repris de justice, je demande aux femmes et aux enfants, si tous les jours, au conseil mu nicipal, on ne réclame pas le rétablissement de la Commune, l'abolition de la Présidence et du Sénat,, la prépondérance de Paris, la sup pression du nommé Pieu et la socialisation au capital. Je leur demande, je demande an monde entier s'il n’y a pas de comités socialistes révolutionnaires dans tous les arrondissements. Je leur demande si nous n’avons pas vu 50 000 hommes rôder dans Paris le 4", le 2 et le 3 décembre; si les révolu tionnaires n’ont pas siégé dans l’Hôtel de Ville, à côté du conseil municipal; s'il se passe une séance au conseil municipal sans qu’on lise l'adresse de quelque comité révolutionnaire le félicitant d’avoir interdit au Congrès l’élection de M. Ferry ; si M. Humbert, M. Vaillant et d’autres n’invoquent pas à toute heure ce qu’ils appellent l’intervention de la rue. e* Laocoon était le prêtre des dieux, et il avertissait Troie, mère de Rome, du dan ger des perfidies qu’on admet encore au jourd’hui avec enthousiasme ; 11 y a long temps que l’Eglise seule dit à l’apparition de chaque folie sociale : c'est l’erreur, et vous en verrez tôt ou tard les désastres. On a dit cela au philosophe Simon, simple déiste de l’Université ; mais on répondit i Bahl il est modéré; et on *...