Extrait du journal

Non, pas de guerre civile, — nul ne peut vouloir ce fléau, — tous doivent l’écarter. Mais par quels anathèmes ne doit-on pas protester contre ceux qui excitent en ce moment à une guerre religieuse formi dable ? » * N’est-ce pas en effet une guerre de reli gion qu’on fait aux catholiques alors qu’on les prive de leur pain, qu’on les destitue, qu’on leur refuse même tout avancement quand ils vont à la messe? N’est-ce point guerre de religion que ces lois militaires savamment étudiées pour supprimer le recrutement du sacerdoce ? pour éteindre la vie religieuse et les mis sions qui ne se recrutent que dans la vie' religieuse ? ¥ * N est-ce point une guerre de religion que ces fermetures violentes d’écoles catho liques, que ces laïcisations d’hôpitaux, malgré les malades et malgré les donateurs, que ces diminutions dans la dette payée à l’Eglise, alors que, selon le Concordat, on devrait accroître les sommes avec les besoins, avec la population grandissante, avec la cherté des denrées? Est-ce que les biens abandonnés lors du Concordat n’eus sent pas augmenté de valeur dans une proportion plus grande ? Est-ce que les dons des fidèles n’eussent pas comblé les déficits, si l’on avait pu posséder? * » * Ces processions interdites, alors qu’on favorise les mascarades, ce privilège donné à. toutes les exhibitions, même religieuses, pourvu qu’elles ne viennent pas de l’Eglise, n’est-ce pas la guerre? Ces traitements d’évêques et de curés enlevés arbitrairement et que la voix publique déclare volés; ces procès aux prêtres pour avoir lu les actes épiscopaux, pour refuser l’absolution, n’est-ce pas tou jours la guerre ? Ces lois de confiscation appelées : lois d'accroissement, et autres par lesquelles on veut arriver à prélever 23 0/0 par an du capital, votées sans aucune justice, par une acclamation haineuse, cela ne res semble-t-il pas aux décisions’du tribunal de Fouquier-Tinville ? • * Ah! il est vrai, on ne tue point comme il y a un siècle ; mais on a déclaré que la tactique actuelle arrivera plus sûrement au but. Plus de catéchisme 1 plus de prêtres rétribués ! plus de moines gratuits I la famine partout 1 n’est-ce pas la plénitude de la guerre religieuse et civile? * * ♦ Tandis qu’on multiplie les mesures pour empêcher les œuvres catholiques de pos séder, la législation laisse couler toute la fameuse sueur du peuple, transformée en or, dans des banques juives ou catholico-juives, en sorte qu’on épuise légale ment les serviteurs de Dieu et qu’on mul tiplie les facilités à leurs adversaires pour pomper sans obstacles tous leurs biens. Crier à l’accaparement à propos des richesses des établissements catholiques, et ne pas se troubler de voir telle maison de banque accumuler, pour spéculer encore, plus de millions que n’en possèdent toutes les œuvres de bienfaisance réunies, n’estce point une inimitié? Eh bien, on ose 'dire que ce sont les battus qui font la guerre, et quand un journal crie sus aux juifs, on oublie à l’instant que cent journaux juifs crient chaque matin : haine au Christ, ruine aux cléricaux, que, sur tout le territoire, des fonctionnaires souvent juifs font cho rus avec ces feuilles, que toute la fortune...