Extrait du journal

De là un conflit inévitable entre le président du Conseil et le ministre de l’intérieur dont l’un était le premier par son titre et l’autre le premier dans l’opinion. La cohabitation devenait de jour en jour impossible. M. Cons tans a saisi le premier prétexte pour s’en aller. 11 faudrait beaucoup de naïveté pour admettre qu’il s’en va sans espoir de retour. 11 se plaît à croire que sans lui le ministère est déca pité, qu’on ne peut pas se passer de lui, qu’on ne tardera pas à le rappeler, qu’il pourra faire ses conditions, et qu’alors ce qu’il était dans l’opinion il le sera dans le fait. Il pourrait y avoir là quelques illusions. En attendant, il est certain que la démission de M. Constans n’ajoute pas de force au ministère actuel. 11 lui sera même diflicile de résister aux premiers coups que ne manquera pas de lui porter l’opposition. M. Tiraid n’a aucune action sur la Chambre. Depuis qu’il s’est lancé dans la politique active ses pro grammes n’ont jamais eu d’unité. Personne ne sait exactement ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Or, la première condition que l’on exige d’un homme qui a la préten tion d’exercer le pouvoir, c’est d’avoir une volonté bien nette et de la faire connaître sans arrière-pensée. X......