Extrait du journal

ECHOS DU JOUR Les habitants de la Séguinière, près de Cholet (Maine-et-Loire), viennent de con duire à sa dernière demeure Mme veuve Modeste Béneteau, habitant la ferme de Sarboussière, uécêdée à l’âge de quatrevingt-dix-neuf ans. Sur treize enfants, elle en eut huit en trois fois. La première fois, un garçon et deux filles ; la seconde, deux garçons, et la troi sième* deux garçons et une fille. Quand on fit baptiser les trois premiers jumeaux, on les porta à dos de cheval dans un grand panier d’osier. La neige tombait. De retour à la ferme, qui était éloignée de l’église de cinq kilomètres, on ne trouva plus que deux enfants. L’une des fillettes avait disparu. On se mit à la recherche et, enfin, on put la découvrir à trois cents mètres de la ferme, étendue dans la neige. Aujourd'hui, elle est mère et grand’mère à son tour. Nos pères ont connu des enfants élevés dans du coton, nous en voyons maintenant élevés dans des couveuses ; bientôt, le son remplacera le maillot. Voici, en deux mots, l’analyse de ce curieux système : le berceau, doublé à l’intérieur d’une forte toile montant jusqu’à son pourtour, est rempli de son aux deux tiers. On aura détruit au préalable les in sectes qu’il peut renfermer, en le faisant sécher dans un four de boulanger ou dans le four d’un fourneau de cuisine. L’enfant, simplement vêtu d’une chemi sette, d’une brassière et, au besoin, d’un petit tricot de laine, est posé sur cette couche molle, de telle façon que sa tête et ses épaules seules portent sur un petit oreiller de crin. Les couvertures se nouent au moyen de cordons à d’autres cordons fixés aux parois du berceau....