Extrait du journal

Et les regrets qu’il avait eus déjà, d’avoir cédé à ses prières en la laissant le suivre, devenaient de cuisants re mords. Son cœur saignait douloureusement, et, comme retenu par une sorte d’amourpropre particulier aux hommes de guerre, il refoulait ses larmes prêtes à couler, il lui semblait qu’elles retom baient une à une sur son cœur, chacune d’elle lui faisant une brûlure profonde, atroce. Puis il songeait encore qu’il portait là, sur lui, l’important testament qui aurait dû faire de Jeanne une des fem mes les plus enviées du monde, et il se demandait tristement à qui servirait maintenant ce document ? A personne assurément, car ce n’était pas lui Jean Casse-Tout, le pauvre Vosgien, le pay san qui aurait jamais besoin de ces tré sors. D’ailleurs, à quoi lui serviraientils, saurait-il les employer utilement ?... Il ne le croyait pas. et se considérait comme trop humble pour s’arrêter un seul instant à la pensée de les posséder et d’en jouir. Il n’était donc qu’un dépositaire, et, comme tel, tenu à remettre en mains...