Extrait du journal

dans lequel ils se sont complus, ren trer dans le grand giron de la patrie française qu’ils n’ont cessé d’outrager, eh bien, qu’ils fassent le premier pas ! Qu’ils adressent, d’abord, à la Ré publique des excuses pour les ordures qu’ils lui ont jetées à la face. Puis, cette réparation accomplie, qu’ils se mettent gentiment à leurs places, comme des enfants auxquels une correction a infusé un peu de sagesse et qu’ils s’y tiennent tranquilles ; qu’ils ne cherchent plus à renverser ces institutions contre lesquelles leurs dents, longues cependant, viennent de s’user ; qu’ils donnent enfin des gages sérieux de la droiture de leurs intentions à cette bonne République qui n’excommunie personne et ne demande que la conversion des mé chants, la guérison des aveugles et des paralytiques, et après l’on verra I Quant à nous, nous pensons que c’est tout vu et qu’en tout cas les chefs des bandes monarchistes et cé sariennes s’apprêtent déjà à recom mencer le boucan. Seront-ils suivis de leurs troupes, par les nouveaux venus chez qui la haine et l’aveuglement sont moins féroces ? Le grand mouvement de ralliement à la République qui s’est produit de 1871 à 1875 va-t-il se reproduire au lendemain de la victoire éclatante de la République, de l’échec irrémédiable de la monarchie T La Droite va-t-elle se scinder en deux : les irréconciliables et les ralliés? On le verra prochainement. Ce qui est certain, c’est que le comte de Paris et les Bona partes, avec l’égoïsme qui les caractérise, feront tout pour empêcher qu’il en soit ainsi. Au fond que nous importe ? Tant pis pour ceux qui persisteront à mé connaître la voix du pays, car à moins d’être folle à lier, il faudra bien que la nouvelle majorité républicaine rompe à jamais avec les habitudes de désu nion, de rivalité et d’éparpillement qui ont fait le malheur de celle qu’elle va bientôt remplacer. Quant aux autres, et encore une fois, comme il leur plaira !...