Extrait du journal
Les représailles qui devaient, au dire des anarchistes, suivre l'exécution de Vaillant, ne se sont pas fait attendre. Une bombe a éclaté, hier soir, au « Terminus » ; elle a fait treize victimes, l’anarchiste qui l’a lancée a tenté d’assas siner un gardien de la paix qui voulait l'arrêter. Voici comment les faits se sont passés : ()n sait que deux cafés sont adjoints à l’hôtel « Terminus » de la gare SaintLazare. L’un donne sur la cour de Rome. L’autre, établi en bordure de la rue Saint-Lazare, remonte sous les arcades de la cour d’Amsterdam jusqu a l’angle du bâtiment ; de là, il rejoint le café de la cour de Rome. Plusieurs portes donnent accès dans le café de la cour d’Amsterdam. L’une s’ouvre au milieu de la façade de la rue Saint-Lazare, l’autre sous les arcades de la cour, à trois mètres à peine de l’angle de la rue. Hier soir, à neuf heures moins cinq, le café était rempli de consommateurs attentifs au concert que donne, chaque soir, un quatuor, lorsque, par le tambour de la porte donnant sur la cour d’Ams terdam, un engin fut lancé, décrivant une courbe dans l'air, au-dessus des tables. Un garçon. .M. Pocquet, l'aperçut, et croyant à quelque pierre jetée par un gamin, essaya de le saisir au vol. Mais il le manqua et l’engin touchant terre lit explosion. De toutes parts, des cris de douleur retentirent ; treize personnes, hommes et femmes, consommateurs ou garçons de café, s affaissèrent. Tous avaient été blessés, quelques-uns grièveL’émotion était à son comble. Heu reusement. il n’y eut pas de panique. C’est ce qui permit l'arrestation de 1 as sassin. L’arrestation An moment où le tambour de la porte avait été ouvert, des consommateurs avaient remarqué l’individu qui avait lancé le projectile. C’était un jeune hom me, paraissant âgé d’une vingtaine d’an nées, blond, portant la barbe en pointe. Il était vêtu d’un complet gris, d’un par dessus marron, et coilié d’un chapeau melon. Ils se lancèrent à sa poursuite en criant : . « Au voleur ! A l’assassin ! Arrêtez— le ! » L’homme poursuivi s’enfuit par la rue de Rome. Là, le gardien de la paix Poisson, n° 250, de la 5* brigade de réserve (brigade des voitures), de plan ton à cet endroit pour son service, se jeta au-devant du fuyard. Celui-ci, d un brusque crochet, lui échappa, enfila la rue de Rome, mais au coin de la rue d’Isly, comme Poisson 1 allait atteindre, il se retourna et lit feu d’un révolver qu’il tenait à la main. Poisson porta la main à la poignée de son sabre, mais avant qu il eût pu dégainer, 1 assassin faisait feu cinq fois encore et touchait l’agent trois fois aux jambes et une fois au côté gauche de la poitrine. Poisson roula sur le pavé. . Une des balles était allee frapper une dame qui passait et qui tomba égalemiJn a-ent du 11e arrondissement, le gardien de la paix Bigot, qui passait en omnibus, regagnant son domicile, vit la...
À propos
Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.
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