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La Dépêche du Berry, 14 octobre 1909

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La Dépêche du Berry
14 octobre 1909


Extrait du journal

par la Chambre ; il est soumis aux délibéra tions du Sénat. Certes, il y a dans le projet voté bien des imperfections et des défauts. Qu'il faille encore faire un effort pour éviter toute vexation, toute inquisition inutile, nous l’avouerons, mais quelle grande réforme a trouvé du premier coup sa formule défini tive? Les principes essentiels sont établis, ils ne seront certainement pas remis en question au Luxembourg; la règle de jus tice qui a fait pénétrer déjà la progression dans l'impôt successoral ne peut manquer d'être appliqué à l’ensemble des revenus : demander plus au superflu qu’au nécessaire n’est vraiment demander au citoyen qu’en proportion de ses facultés. LA QUESTION DES FONCTIONNAIRES M. Léon Bourgeois aborde ensuite la question des fonctionnaires : Leur condition, dit-il, ne peut demeurer incertaine ; il est temps que cessent ces que relles de mot sur les associations et les syndicats qui ont troublé et passionné les esprits et déterminé sur certains points des mouvements de révolte, que la République, règne de la l«>i commune, ne peut pas plus longtemps connaître. 11 faut conclure, comme l'a dit récemment le président du Conseil. La quasi-unanimité des agents de l’Etat sont de braves gens, des fidèles servi teurs de la nation, fie bons républicains ; ils ont, en entrant au service, consenti le sacrifice d’une partie de l'indépendance du citoyen, mais ils ont le droit de demander que leur condition soit, non laissée à l’ar bitraire, mais fixée par la loi, et cette loi, ils ont le droit de demander qu'elle les garan tisse contre les abus d'autorité mi de faveur; ils demandent le droit d’association pour la défense de leurs intérêts professionnels, mais ils savent bien qu'aucune association de fonctionnaires ne peut entrer eu lutte contre la grande association dont ils font eux-mêmes partie avant tout, celle de tous les citoyens, qu'il n’y a pas de grève contre la nation. C’est en tardant trop longtemps à répondre à leurs demandes légitimes qu’on a donné aux surenchères l’occasion et le moyen de se produire ; il faut établir sans retard leur statut spécial, ce sera comme le contrat passé entre t<»us les citoyens et cer tains d’entre eux pour le service de tous. Les fonctionnaires sont les volontaires des services publics, ils n'entendent aban donner de leur liberté que ce qui est néces saire à ce service, mais quand leurs devoirs auront été nettement définis et leur droit pleinement et sûrement garanti, en retour, quand, grâce à ce contrat équitable, ils se sentiront traités, non pas simplement comme des subordonnés d’une administra tion. mais comme des associés à la chose publique, c’est à l'amélioration au meilleur fonctionnement de cette chose publique qu’ils consacreront, soyez-en sûrs, la part de liberté professionnelle et d’initiative que la loi leur assure, si les réformes fiscales et administratives peuvent et doivent être prochainement réalisées, ne craignons pas que la tâche nous manque ; non seulement nous avons à conserver le terrain conquis, à maintenir les réformes acquises, à dé fendre notamment notre chère et grande école laïque contre les attaques dont elle est sans cesse si violemment et si perfidement l’objet, mais un autre champ sans limite reste ouvert à l’activité de notre parti sur le terrain des lois sociales. Une loi récente, celle de l’assistance aux vieillards, a été justement qualifiée par Mirmati de loi, non d'assistance, mais de solidarité ; une autre de même caractère, celle des retraites, va prochainement entrer en délibération au Sénat, où notre devoir sera d’en hâter l’adoption dans toute la mesure compatible avec les ressources du budget ; mais la retraite n’est, ne l’oublions pas, qu’une forme imparfaite et incomplète de la pré voyance. LES LOIS SOCIALES L'Angleterre vient de la réaliser en quel ques semaines. Il y a vingt ans quelle fonc tionne obligatoirement en Allemagne. Mais le devoir de la solidarité sociale, dont notre parti s’est fait l’honneur d’affirmer tant de fois le principe, l’oblige à d'autres efforts. J’ai dit souvent que notre but était d’orga niser politiquement et socialement la so ciété selon les lois de la raison, c'est-à-dire en vue de l’entier développement de la personne humaine dans tout être humain, en vue de l’entière réalisation de la justice entre tous les êtres humains. Nous nous préoccupons trop, lorsque viennent les épreuves électorales, des conquêtes que peuvent faire, dit-on, les partis collecti vistes révolutionnaires. Ce n’est pas dans des habiletés de tactique et de stratégie, dans des négociations diplomatiques que nous trouverons le moyen de maintenir et d'étendre notre action sur le pays, c’est dans l’affirmation énergique et c’est en montrant aux travailleurs les réalités bienfaisantes d’une organisation sociale pacifique et juste, où rien ne doit être sacrifié de leur liberté personnelle. Il y a dix-huit mois, au moment où mon ami Brisson publiait son beau livre sur le parti radiêal, je lui décrivais ceci : « Le parti radical a une doctrine sociale et cette doctrine se résume en ce mot « l’association ». Il ne croit pas, en effet, que le bien de la nation puisse se réaliser définitivement par la lutte des individus et des classes, pas plus que le bien de l'huma nité par la lutte des nations ; il affirme que le véritable instrument de tous les perfec tionnements sociaux c’est l’association des individus et l'association des groupements humains consentant* à des règles que les uns et les autres jugent et sentent con formées au bien, parce qu’elles sont dans l’intérêt de tous, c’est pour l'association ainsi entendue que s’est formée la cité, c’est pour elle que s'est fondée la patrie et c’est ce qui rend à nos yeux la patrie intangible. Ces principes posés notre parti ne recule devant aucune de leurs conséquences ; il reconnaît que l’association fondée sur l’équité eu d’autres termes sur le libre con...

À propos

Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.

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