Extrait du journal

événements de leur existence ; elle est devenue femme de bonne heure, tout en conservant la naïveté, la can deur et la grâce de son âge. Un sang ri che et généreux coule à flots dans ses veines ; elle est d’un tempéramment exceptionnel, et ce qu’il lui faudra bientôt, c’est un mari. —- Allons donc ! Elle n’a pas encore dix-sept ans, et tu voudrais que, déjà, elle eût des idées... — Je crois ne pas me tromper. — Mais plusieurs jeunes gens de la ville ont fait la roue autour d’elle, ont essaye de lui conter fleurette, elle les a repoussés de la belle manière. — Ils ne lui plaisaient pas ; mais at tends et tu verras. — Penses-tu donc qu’elle serait ca pable... — Oh ! ce n’est point là ce que je veux dire elle a pour la garder un grand fond d’honnêteté et de fierté ; jamais, j’en suis convaincue, elle ne descendra à quelqu’un qu’elle ne juge ra pas digne d’elle. Mais elle éprouve le besoin absolu d’aimer et elle ne de? mande qu’à aimer* Mme Delmas ne se trompait pas. C’était bien, en effet, le besoin d’ai mer et plus encore de se sentir aimée qui, sans qu’elle s’en doutât, tourmen tait la fille adoptive de Célestin Reboul. Son jeune et chaste cœur s’ouvrait à la douce et mystérieuse mélodie de cette éternelle chanson d’amour que chante le cœur de toutes les jeunes filles au printemps de la vie....