Extrait du journal

■ mais fait devant lui aucune allusion i à sa mère. > Il fallait donc qu’il y eût une sorte de conspiration pour que le silence se ; fit sur elle. Mais pourquoi, pourquoi ? Paul aurait pu aller loin, très loin à \ la recherche de ce « pourquoi » et de viner bien des choses ; il ne le voulut pas, par un sentiment de respect pour la femme qui l’avait mis au monde. Il lui suffisait de comprendre qu’on l’avait enveloppé d’un mystère qu’il lui avait été interdit de pénétrer. Il n’eut qu’à récapituler les faits, à les rapprocher les uns des autres pour arriver à cette conclusion : — Ma mère n’est pas morte ! ht il n’avait plus a se demander qui était cette femme, au chapeau gsenat, cette femme aux baisers. C’était sa mère ! — Mon père et elle se sont séparés, se dit-il, je n’ai pas, quant à présent, à en savoir les causes ; je devais ne plus la revoir, puisque l’on «m’a fait croire qu’elle était morte ; mais elle est ma mère, elle est ma mère 1 Et, quelle que soit la profondeur de l’abîme creusé entre elle et mon père, je veux la revoir, je la retrouverai ! Après être resté quelques instants silencieux, il reprit, répondant à une de ses pensées : — Oui, je la revois telle qu’efie était autrefois, grande, belle, imposante,,. Ah I si vagueppent que ses traits soient restés dans ma mémoire, je suis sûr de la reconnaître le jour où je me re trouverai en face d’elle !......