Extrait du journal

Les dirigeants socialistes et communistes ont beau s'élever contre cette propagande; les ravages opérés dans les esprits par. leurs prédications de naguère ne la favorisent que trop. On commence par dire qu'on ne veut pas se battre pour le négus, et l'on se prononce en conséquence contre les sanctions, puis contre la S. D. N.; après quoi on déclare qu'on ne veut pas se battre non plus — c'est-à-dire envisager des sanctions — pour la Russie, ni pour la Tchécoslovaquie, ni pour l'Autriche, ni pour personne. On exige d'ailleurs en même temps que, si la France est attaquée, l'univers entier vole à sa défense. Et l'on ne voit pas que la sécurité de la France se confond avec la sécurité de tous, qu'en nous refusant à sauvegarder — non pas seuls, mais avec tous, à Genève — cette sécurité des autres, nous ruinons notre propre sécurité. On ne voit pas non plus, ou l'on n'avoue pas, que si l'on concluait la Saint-Alliance des fascismes, nous serions amenés à nous battre pour l'Allemagne. Ce qui est un comble, c'est que ceux qui voudraient nous engager dans cette voie sont souvent les mêmes qui, lorsque l'Allemagne était encore républicaine, qualifiaient de traîtres les hommes qui souhaitaient un rapprochement franco - allemand. Il était pourtant alors autrement facile et avantageux, puisque nous aurions pu avoir la contre-partie des concessions que nous avons finalement consenties en vain....