Extrait du journal

Nous sommes à Pékin. Les légations sont délivrées. Le gouvernement chinois se cache on ne sait où. Qu'allons-nous faire de notre victoire ? La question est vraiment plus facile à peser qu'à résoudre. Jadis les problèmes de cet ordre recevaient une solution telle quelle, au petit bonheur, suivant les caprices d'une courtisane royale, ou les intrigues, plus ou moins argentées, des prêtres ou des ambassadeurs. L'historien avait charge, après coup, de dégager, comme disait Rouher, « la grande pensée du règne », et de montrer que la suprême faute était le génie suprême. Jamais il ne manquait de gens pour le croire, ou de commentateurs pour découvrir des traces de pensées profondes jusque dans les cabinets les plus secrets des souverains. Les choses ont-elles beaucoup changé depuis ce temps, ou n'y aurait-il de changé que les apparences ? je n'entreprendrai point de raisonner là-dessus. Il est possible, il est probable que, même sous le règne du « Peuple souverain », le hasard, l'inconscience, les préjugés, la sottise, ont encore une notable part dans la conduite des affaires humaines. J'en pourrais, sans trop me fatiguer Fesprit, citer queIrpd. exemples. Je m'en garderai bien crainte de déplaire aux ministres «l'fiier ou de demain, car il est prouvé par treffé ans d'histoire républicaine que lès miniftres d'aujourd'hui sont toujours d'essence sjJbérieure....