Extrait du journal

En arrivant à l'embranchement de la route de Port-Vendres et du chemin vicinal de yilleneuve-de-la-Raho, nous voyons dans la nuit un train arrêté dont un grand nombre de wagons sont éclairés. Nous descendons de voiture et nous nous approchons. Une masse sombre de laquelle s échappent encore quelques filets de vapeur glt à une dizaine de mètres en contre-bas de la voie. C'est la locomotive suivie du tender et du fourgon des bagages. Ils sont couchés sur le côté gauche i et paraissent enfoncés dans la terre. J Le reste du train, les attaches s'étant rampait, est demeuré presque tout entier sur la voie. Seuls, les premiers wagons sont sortis des rails. Ils sont également inclinés sur le côté. Les voyageurs, presque tous des Espagnols, stationnent sur le talus. Ils ont ressenti une forte secousse, mais le train s'est arrêté presque aussitôt et aucun n'a été blessé. Le chef de train, qui se trouvait dans le wagon des bagages, - n'a pas été atteint bien que ce wagon ait été très endommagé. Il n en a été malheureusement pas de même du mécanicien, M. Boutonnet, et du chauffeur, M. Vial. Le premier a été tué et son cadavre gît en travers de la locomotive. Le second, qui a pu sortir tout seul de la machine et monter dans un wagon, a été grièvement brùié sur diverses parties du corps et particulièrement aux mains et aux membres inférieurs. 11 a reçu les premiers soins dun médecin espagnol, M. le docteur Luis Juneno Azmar, de Valence, qui voyageait dans le train avec sa famille composée de six personnes. Il a, en ce moment, auprès de lui, M. le docteur Vico, de Perpignan. MM. les docteurs Massot et Donnezan ainsi que M. Petit, chirurgien dentiste, qui arrivent peu après, complètent le pansement....