Extrait du journal

dions de lui, par-dessus toutes choses, en le portant au pouvoir. De là ses faiblesses et nos malheurs. Notre patience, par fortune, n'est ipas encore épuisée, et, dans l'espoir que inos gouvernants finiront par se réformer eux-mêmes pour en venir à la réformation des gouvernés, nous leur donnons du) temps, afin qu'ils apprennent! à se connaître. Que font-ils de ces loisirs, hélas ! si tant de labours aboutissent au discours de M. Millerand? Les ministres qui n'ont pas osé poursuivre les faux témoins de Rennes, les ministres qui se sont laissé trahir sciemment par Chamoin, par Deloye, par Carrière, et ont ainsi préparé de leurs mains la condamnation de l'innocent, les ministres qui laissent délibérément le colonel Picquart sous le coup d'une accusation qu'ils proclament fausse, les ministres qui, plutôt que d'instruire le procès du bandit Mercier, proposent de l'amnistier avant même qu'il ait rendu ses comptes à la loi. et qui, pour obtenir ce résultat de criminelle iniquité, ont prétendu supprimer du code le droit de réparation civile. les ministres qui ont pour programme d'innocenter le crime et de déshonorer l'innocence peuvent s'arroger tous les droits qu'il leur plaît; sauf celui de célébrer la Justice et de s'en dire les soutiens....