Extrait du journal

L'action des trois puissances, en effet, n'est encore qu'une application de l'anoienne et néfaste politique de l'équilibre. L'Angleterre a failli s'abstenir parce qu'elle se figure — étrange aveuglement — que les ruptures d'équilibre de l'Europe peuvent la laisser indifférente. L'Italie échafaude la branlante combinaison austro-hongroise dans un but d'équilibre instable : la France pense au poids lourd d'un germanisme intégral. Mais les ruptures d'équilibre n'ont jamais eu pour contrepoids que des guerres. Ce n'est que sur un terrain véritablement international, comme celui de Genève, que peut se réaliser un arbitrage entre des coalitions et des groupes. La S. D. N.. dans la pensée de M. Wilson. était précisément l'antidote des combinaisons d'équilibre. On peut voir maintenant ce que vaut la politique de pourparlers directs inaugurée sous la pression. de l'Angleterre à la suite de 19, désertion par l'Allemagne du foyer européen de Genève. Il est encore temps d'y revenir. Nous ne pensons pas que le salut soit ailleurs que dans ce rétablissement....