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La Femme dans la vie sociale, 1 décembre 1936

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La Femme dans la vie sociale
1 décembre 1936


Extrait du journal

Tant de fausses notions du Travail im prègnent les esprits et entraînent de gra ves déviations familiales et sociales qu il est bon de nous rappeler quelques-unes des données fondamentales qui sont à la base de notre activité pour « un ordre social meilleur parce que plus chrétien ». Par le travail, la personne humaine met en œuvre ses diverses facultés. Elle con court par le fait même au progrès maté riel et moral de l’humanité. Le travail est donc l’exercice utile de notre activité. Ce travail humain est réalisé par l’hom me et par la femme dans divers champs d’activité : culturels, familiaux, profession nels et civiques, suivant leurs besoins, leurs aptitudes, leurs spécialisations, leurs possibilités et surtout suivant les devoirs personnels qui leur incombent. Dieu a donné d’une part les richesses naturelles et d’autre part 11 a fait la créa ture douée d’intelligence, de volonté, d’ac tivité; le travail qui met en exercice ces dons est ainsi le prolongement de l’œu vre créatrice. La terre sortie des mains divines est ensemencée par le paysan qui jette de sa main le grain de blé qui germera; le blé récolté, vanné, moulu par d’autres mains, est mis en pain par le boulanger, et la boulangère Je vend à la mère de famille qui prépare la tartine beurrée et remplit la corbeille où tous, à table, puiseront le bon pain blanc. Au champ du paysan paissent les mou tons que garde le berger; leur laine sera transformée. Idée, tissée par les ouvrières habiles qui conduisent de grands métiers à l’usine; le tissu vendu par le commer çant à un prix noté par le comptable de viendra un manteau fait par l’ouvrière ha bile chez la couturière, ou la robe d’hiver, très chaude, taillée et cousue par la mère vigilante pour sa iillette de 10 ans; tandis que l’historien des costumes gardera le sou venir des formes à la mode, formes dont s’inspireront plus tard les couturiers. Ainsi est découverte, récoltée, transfor mée, utilisée une des richesses de la créa tion que le Père a conliée à ses enfants pour qu’ils la fassent fructifier, servir. Le Père Sertillanges a écrit (1) : « Le tra vail fait la grandeur de la vie par la liaison qu'il établit entre nous et les forces éternel les... Oh ! qu’il est bon de se sentir ainsi dans la main de Dieu uni à son cœur, collaborant à son œuvre immense et secrète... L’humilité de la tâche est une douceur de plus. Voyez, mon Dieu, je lève une paille pour votre amour... une brindille, une solive, qu’importe? Votre univers est fait de brindilles aussi, votre océan de gouttes, et tous les Niagara de filets d’eau. La grandeur est faite d’ordre. Le vrai prix de l’univers est su marche vers le Parfait. Et moi aussi. Seigneur, par votre Grâce je vais au Parfait, et moi aussi, en vous aimant, en vous obéissant, je suis dans l’ordre. »...
La Femme dans la vie sociale (1927-1959)

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