Extrait du journal

académiciens qui avaient des fonctions publiques. Heureuse encore l’Académie de n’avoir pas subi une nouvelle épu ration. tant que le projet ministériel a paru triompher ou même se soutenir dans les Chambres, on ne pouvait traiter la destitution des académiciens que comme une rigueur im prudente et déplacée ; quelques-uns même ont pu 11’y voir qu’une sévère prudence. Mais aujourd’hui que cette loi, mutilée par les pairs qui en définitive l’auraient probable ment rejetée, vient d être retirée par le ministère pour des motifs que M. de Villèle déclare ne vouloir pas nous dire, maintiendra -1 - on ou révoquera-1-on les destitutions ? Diverses hypothèses se présentent Le silence seul de. M. de Villèle nous engage à en exa miner une toute clîimérique. En retirant le projet, si on a cédé a quelque crainte, l’Académie a pu céder aux mêmes prévisions ; si on a voulu prévenir le rejet par la Chambre des pairs, l’Académie a donc jugé le projet comme cette Chambre. Dans 1 un et 1 autre cas, où est le crime des académiciens? Que pourraient répondre à cette question les ministres interpelés par le Roi, s’il voulait éclaircir cette affaire ? Diraient-ils :« Sire, ils avaient envie de nous con seiller, il y a un mois, ce que nous avons dû ou voulu taire, et ce qu effectivement nous avons fait hier, à la grande satisfaction de toute la France. » Espérons que les ministres nous donneront encore une grande joie, et que leurs successeurs répareront la noble disgrâce dont MM. Villemain, Michaud et Lacretelle ont été victimes....