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La France chrétienne, 15 février 1828

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La France chrétienne
15 février 1828


Extrait du journal

Avis. .— MM. les souscripteurs dont l’abonnement expire le i5 de ce mois sont priés de le renouveler, s’ils ne veulent pas éprouver d’interrupliou dans l’envoi de notre feuille. Pabis, 14 février. Le gouvernement représentatif n’est pas un gouverne ment de confiance t c’est un gouvernement de surveillance, je dirai volontiers de défiance. Ce principe, d’ailleurs évident, peut choquer les vieilles idées ; mais les vieilles idées ne sont pas plus de saison que les paniers et les perruques à trois marteaux. Quatorze siècles nous ont appris qu’en fait d’administration politique U confiance est une duperie. Depuis 1814, on a demandé et obtenu diverses lois de confiance ; voyez oit cela conduit. Kssayons-donc un peu de la défiance dans une mesure raisonnable. Sera-ce excéder cette mesure que de ne pas s'en rapporter aveuglément et toujours à la loyauté des agens ministériels dans les élections ? je ne le crois pas ; la loi prévoit qu’ils y peuvent commettre des abus, puisqu’elle offre, disent deux ministres, le moyen d’y remédier. Si ce moyen légal était bon, il suffirait; mais il ne vaut rien. Avez-vous un ministère loyal, il destituera tout fonc tionnaire qui frauderait dans les élections, et nul ne s’en avisera ; la répression légale devient presque inutile. Avezvous un ministère déloyal, il protégera la fraude et arrêtera toutes les plaintes au moyen du conseil-d’état, espèce de défilé dont il peut toujours s’emparer et par lequel doit passer votre plainte. La ressource que présente la loi de vient donc illusoire dès l’instant qu’on en a besoin. Le dernier ministère avait prévu que le torrent des plaintes déborderait ou briserait cette grande écluse admi nistrative, et il y a pourvu par une infinité de petites écluses placées plus haut pour arrêter l’indignation à toutes ses sources. Les circulaires effrontément tyranniques ont terrifié tous les agens, depuis le préfet jusqu’à l’huissier; les élections sont devenues une partie de tripot où s’évertuaient des compères volontaires ou forcés. Les uns trichaient, et les autres refusaient les pièces qui devaient constater les fraudes et appuyer la requête au conseil-d’état. L’huissier refusait une sommation, la direction des contributions re fusait un extrait des rôles, etc. ; et les citoyens, réduits à une entière impuissance, voyaient les faux électeurs faire de faux députés pour faire de fausses lois qui pouvaient mettre toutes les libertés à la chaîne, toutes les industries en péril, toutes les bourses au pillage. Quel que soit le mi nistère actuel, un ministère pareil au précédent peut tom...

À propos

D’abord bihebdomadaire, puis hebdomadaire, La France chrétienne était un journal catholique connu pour sa réticence vis-à-vis du libéralisme. Ses rédacteurs y soutenaient les moines jésuites et s’opposaient de manière plus ou moins féroces aux idées révolutionnaires. Lancé en 1821, le journal n’aura qu’une durée de vie limitée ; il s’éteint en 1828.

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Données de classification
  • paris
  • montmartre
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