Extrait du journal

Paris, 19 février, avis. L’utililc d’un journal constitutionnel paraissant le soir est incontestable ; la Gaiettt de France , héritière de l'Etoile, a été seule pendant long-temps à jouir du privilège de donner les nouvelles et les séances de la chambre avant les autres journaux, et ce privilège n’a pu faire prospérer cette feuille, tant elle est décriée. Le compte qu’elle rendra des séances des chambres sera nécessairement empreint des couleurs de sou opinion ; et l’expérience nous a prouvé jus qu’à quel point il faut se fier à sa fidélité. Déjà elle voudrait bien nous faire croire que l’ancien ministère conserve en core sa majorité dans les deux chambres : journal de VI. de Villèle, il est tout simple qu’elle plaide pour son patron. D’ailleurs, cette gazette qui, naguère encore, avait l’habi tude d’inscrire au nombre des Mensonges de la journée les nouvelles données par les autres feuilles, n’est pas plus vé ridique dans les faits qu’elle n’est sage dans les opinions ; et il convient qu’il paraisse en même temps un journal poli tique qui puisse servir à rectifier, au moment même, (par la profession d’opinions contraires, et en suivant une marche opposée ) les erreurs d’un journal consacré désormais à dé fendre le ministère déchu, et à combattre tout ce qui sera favorable au maintien de la charte et à la prospérité du pays. Réduite à représenter les intérêts d’une coterie, la Gazette a perdu jusqu’à ce reste de curiosité qu’elle inspirait lors qu’elle était confidente de l’administration, et la première à révéler ses intentions. L’administration nouvelle, ne pou vant se servir utilement d’un organe à ce point avili, sans attirer par cela même sur elle une part du mépris qui avait forcé l’administration précédente à la retraite, s’est créé un nouveau défenseur. Le Messager des Chambres vient de naî tre au sein des bureaux de >1. de Martignac, et il commence sa carrière sous les auspices ministériels. Ou doit donc s’at tendre qu’il présentera l’analyse des séances sous un point de vue favorable au ministère. Les doctrines soutenues par l’administration y seront développées avec complaisance ; les discours des ministres et de leurs partisans y brilleront au premier rang; mais l’opposition pourra bien n’y rencon trer qu’une attention quelque peu dédaigneuse. Quand ce journal fera de la politique du jour, la nuance administrative y dominera nécessairement ; les mauvaises mesure» et les bonnes y trouveront une égale approbation ; car il est de principe que tout ministre est infaillible pour un journal ministériel; et il n’en peut être autrement : l’o pinion de ce journal se trouve toute faite dans les bureaux, et ce n’est pas probablement pour avoir des contradicteurs que 1 administration paie ses écrivains. Ainsi, par exemple, l’on peut s’attendre que le ssflgerest prêt à déclarer, au...