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La France chrétienne, 21 février 1828

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La France chrétienne
21 février 1828


Extrait du journal

ronnays; cependant nous ne pouvons nous empêcher de remarquer qu’il y a quelque maladresse, de la part du Moni teur, à rappeler, en terminant l’article dont nous donnons un extrait, le discours de ce ministre qui se trouve si prompte ment démenti par les faits. EMBARRAS DE X. LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR. M. le ministre de l’intérieur a pris hier la parole à la chambre pour ne rien dire du tout; il se montre fort em barrassé entre la nation qui s’élève de toutes parts contre le scandale des élections ministérielles et les partisans de l’ancien ministère, qui lui reprochent de ne pas défendre l’administration. M. da Martignac se trouve dans une mau vaise position, parce qu’il n’a pas su en prendre une bonne, qui s’offrait tout naturellement à lui ; il est forcé de tenir une conduite équivoque , parce qu’il n’a pas eu le courage ou le bon esprit de répudier ouvertement l’héritage de l’an cienne administration , qu’il ne peut accepter cependant, s’il veut mettre dans ses discours et dans ses actes la fran chise qui est maintenant pour lui une nécessité. Lorsqu’une administration tombe devant le cri vengeur de la vérité, lorsque sa chute est accueillie par les applaudissemens universels d’une nation , l’administration qui lui succède n’a qu’une chose à faire : c’est de déclarer qu’elle se sépare entièrement des hommes et des doctrines qu’elle est appelée à faire oublier. Ses promesses pour l’avenir n’ont d’autre garantie que son divorce absolu avec le passé; et lorsqu’on veut bien ne pas la rendre responsable de tant de fautes, c’est de sa part une incroyable maladresse de se charger à plaisir d’une complicité qui peut la perdre , ou qui du moins rend sa marche bien plus difficile, en l’en vironnant de défiances et de soupçons. C’est une bien mal heureuse idée que celle de considérer l’administration comme une espèce d’être de raison que tout administrateur doit toujours défendre, non parce qu’elle a bien administré, mais par cela seul qu’elle est administration. M. de Martignac, n’ayant pas eu le temps, depuis qu’il est ministre, d’examiner à fond les imputations faites aux fonc tionnaires et la défense de ceux-ci, ne peut prendre dans celte cause un parti décisif; cependant la notoriété publique accuse l’administration de M. de Villèle, et toutes les pré somptions de bonne foi sont en faveur des citoyens qui ré clament contre elle. Il semble que dans nette position M. le ministre de l’intérieur n’avait qu’un mot à dire : « Trente collèges vont se rassembler pour élire leur député, la loyauté de l’administration actuelle, dans cette opération, la lavera de toute participation aux souillures de l’administration pré cédente; quand aux reproches qui pèsent sur celle-ci, jl$...

À propos

D’abord bihebdomadaire, puis hebdomadaire, La France chrétienne était un journal catholique connu pour sa réticence vis-à-vis du libéralisme. Ses rédacteurs y soutenaient les moines jésuites et s’opposaient de manière plus ou moins féroces aux idées révolutionnaires. Lancé en 1821, le journal n’aura qu’une durée de vie limitée ; il s’éteint en 1828.

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Données de classification
  • de villèle
  • de martignac
  • paris
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