Extrait du journal
naissent l’Université, pas un ne doute qu’au milieu des transformations et des évolutions dont le mouvement du monde moderne lui fait une loi, elle ne veuille A ne sache rester fidèle à sa tradition et à su mission éducatrice. Qui de nous pourrait oublier ou mécon naître la part considérable qui revient aux lettres anciennes dans la formation de l’â me française, et l’empreinte dont, de gène ration en génération, elles ont marqué n •• tre race ? Que l’on se rassure donc ; une large pla ce est conservée à leur étude. Ceux mêmes que le tour de leur esprit, leurs dispos:ho as particulières attirent plus vivement vers elles, trouveront aujourd’hui dans me o>ganisation mieux appropriée, faite jour eux, dégagée du poids lourd des cama.’.i Ls arriérés, le moyen de donner à cette culture classique son plein développement, d'en r- cueillir et d’en goûter tout le fruit. Faudrait-il donc aller plus loin et, m.- se bornant pas à maintenir à cet enseigne ment le rang et lu place qui sont dignes de lui, lui assurer la prépondérance et c.mme le privilège exclusif de donner à l’enfant l’éducation intégrale et de former des hom mes. Non. La mission de l’Université est plus large, et elle n’y saurait faillir. Le monde a marché. Tout, autour de nous, s’est transformé et se transforme avec une vitesse vertigineuse ; chaque jour ouvre aux connaissances humaines un champ nouveau, hier inconnu, dont les limites s’étendent, s’éloigenent, et ouvrent sans cesse un nouvel horizon aux yeux ;e l’explorateur qui les veut conquérir. Les barrières qui enfermaient les nations tombent ou s’entr’ouvrent. La facilité, de jour en jour croissante, des communie! lions, les relations du commerce, les b soins des échanges, créent entre les peu ples une pénétration réciproque de plus en plus intime, et font, de la connaissance des langues vivantes qui, jadis, pouvait pres que être considérée comme un luxe, une inéluctable nécessité. Est-il donc possible de n’entrouvrir aux yeux de nos enfants qu’un jour étroit sili ce monde en travail dont la rumeur arrive cependant jusqu’à eux et dont la rue, pres que à chaque pas, leur révèle les aspects divers et attachants ? Quelles que soient les voies différentes où les entraînent leurs goûts, leurs apti tudes, leurs besoins, est-il possible d’impo ser à tous pour but presque unique de leurs efforts l’étude sereine du passé, des lettres anciennes et la contemplation de leur ad mirable beauté ? Les sciences ne se bornent pas à la pour suite de résultats utilitaires et pratiques. Elles sont, elles aussi, particulièrement propres à développer les qualités maîtres ses de l’esprit. Leur méthode rigoureuse, précise, sincère, logique est merveilleuse ment apte à former le jugement, à en as surer la rectitude, et, d’autre part, les plus arides souvent ne peuvent se passer du secours de l’imagination lorsque quelque phénomène encore inexpliqué, éveillant l'at tention, invite à la recherche des lois in connues qui le régissent. L’imagination, allant du premier vol au but poursuivi, soupçonne, conçoit la loi mystérieuse ; l'esprit scientifique organise les expériences oui serviront d'épreuve et île contrôle, et la vision persistante de l'i déal ainsi entrevu soutient et défend le chercheur contre le découragement précoce et l’insuccès des premières tentatives. Aussi bien, les sciences, avec l’harmonie de leurs lois, les lettres, par la forme ex quise dont elles enveloppent la pensée, la morale, avec sa grandeur austère de ses règles, ne nous montrent-elles pas les as pects divers de l’universelle ct supérieure beauté ? C’est à ces enseignements, se mêlant et sc pénétrant d'ailleurs dans certaines de leurs parties, que l’Université a voulu par ses nouveaux programmes assigner un rang égal. Ainsi la floraison sera plus variée, ’a moisson plus complète. d Combien est grande votre dette envers vos maîtres! Combien étroit le devoir de leur donner à- votre tour, concours et appui ; bien mieux de les aimer et, au-dessus même du sentiment de la solidarité, de placer celui dont la Révolution a mis le nom au sommet de sa devise : « la Fraternité ! » « Cette œuvre continue dont vos maîtres ont déroulé l’évolution à vos yeux, vous en serez à votre tour les ouvriers. Ne vous dé couragez pas si le profit personnel n’est pas toujours la suite immédiate de vos efforts. Q'importe à qui fait son devoir ! C’est pour vous qu’ont travaillé vos pères, vous vous acquitterez envers eux en travaillant pour ceux qui naîtront de vous. n Qu’importe encore si votre nom reste obscur, disparait avec vous dans l'oubli, vo tre tâche une fois finie ! Une chose survivra: « la Patrie », que vos maîtres vous auront appris à aimer et à servir, à la grandeur de laquelle vous aurez donné votre labeur. » Puis a eu lieu la proclamation des prix du concours général des départements. La distribution des prix du concours gé néral des lycées et collèges de Paris et de Versailles à suivi. Conformément à l'usage, c’est le ministre en personne qui a proclamé les prix d'hon neur. A deux heures, la cérémonie était termi née....
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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