Extrait du journal
EN BELGIQUE (7)e noire rédacteur spécial) Cliarleroi, 1er avril 1886. J’ai fait aujourd’hui une grsr.de tournée dans les environs de Charleroi, pour me rendre compte des désastres. La ville est entourée de faubourgs immenses, qui sont eux-mêmes aussi peuplés que la cité pro prement dite. Du côté du Nord, sur la rive gauche de la Sain h vu, j’ai vu un grand nombre de fosses, gardées pur des piquets de soldats qui avaient formé les faisceaux et posé leurs sacs sur le sol charbonneux. De tous côtés, je ne vis que des collines de terre noire extraite des puits, de hautes cheminées noires, des usines en briques, de la fumée partout. Tout est noir, les mai sons, la route, l'atmosphère. Quel horrible séjour, et comme on doit pardonner aux cens qui vivent dans de tulles conditions d’avoir parfois des idées sombres ! Le travail a repris sur beaucoup do points et il n’y a plus que 20,000 grévistes dans la contrée. Mais ils sont introuvables. Les rassemblements sont interdits et hier le tribunal correctionnel a condamné des mi neurs pour avoir formé des Landes de trois hommes. Dispersés dans leurs villages, cachés dans leurs habitations, les grévistes semblent terrorisés. A une heure ci demie de la ville, quand ou y va en voiture, se trouve la fameuse verrerie et le château de M. Baudoux, qui ont été incendiés dans kt nuit de vendredi à samedi. Ces édifices, construits en briques, sont situés sur un plateau isolé et longent la ligne du chemin de fer de Namur. La verrerie a coûté 3 millions. Elle tra vaillait depuis trois ans seulement. 11 n’en reste plus que des ruines, mais M. Bau doux espère la relever en trois mois. Mon cocher arrêta la voiture devant la porte. Là des gardiens, avinés de fusils, me disent que l’entrée en est interdite. On craint l'écroulement vies murs, et, la justice se livre, parait il, à une enquête. Toutefois, j’ai pu faire le tour et, à travers les ouvertures où se trouvaient autrefois les fenêtres, j’ai pu voir à l'intérieur. C'est un enchevêtrement incroyable de...
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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