Extrait du journal

d’une institution. Depuis que le clergé de 18A8 a béni avec tant d’empressement un si grand nombre d’arbres de la liberté, les Français sont devenus sceptiques à ce sujet, et la République aime autant être privée d’une garantie d’éternité aussi peu solide. M. Guibert ne produira pas non plus une impression bien forte sur l’esprit de M. Grévy, ni sur le public, en rappelant qu’il a vu dans sa vie changer sept fois le régime politique de son pays. Nous savons tous le compte de nos révolutions, et il n’est pas nécessaire d’y avoir assisté pour constater que Napoléon Ier a été couronné par le pape, que Charles X a été sacré à Reims, et que Napoléon III a beaucoup fait pour la religion, ce qui n’a pas empêché ces trois fils aînés de l’E glise de se perdre tout aussi bien que Louis-Philippe et la seconde République. On voit que les pointes qui ornent l’ar ticle de M. Guibert ne sont pas bien fine ment aiguisées. En somme, il n’y a dans la lettre au président qu’une idée neuve et féconde. L’archevêque de Paris rap pelle que le Concordat peut être révisé dans le cas où quelqu’un des successeurs du premier consul ne serait pas catholi que. Or le gouvernement actuel mani feste si peu d’attachement à la religion catholique, que M. Guibert se demande si M. Goblet est bien qualifié pour nom mer des évêques. Cette suggestion Hv nous ucplad pas. Le Concordat est en effet assez mal adapté à l’état présent des choses, et nous som mes prêts à appuyer cordialement les évêques qui voudront faire campagne pour l’abolition d’un contrat suranné, dont l’application devient de jour eu jour plus difficile pour les deux parties, plus choquante pour toutes les opinions. Raoul Frary...