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La France, 11 mars 1899

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La France
11 mars 1899


Extrait du journal

r Deuxième médecin. — Lorsque j’arrivai, messieurs les jurés, le malade était paie, agité, nerveux, il bondissait sur son lit com me un jeune chevreau, je conclus à un accès de fièvre chaude. Le président — Vous ordonnâtes ? Deuxième médecin. — De la glace sur la tête... bien entendu. Troisième médecin. — Quand je me pré sentai, le malade était évanoui. J eu conclus qu'il avait une syncope. Le président. — Et vous prescrites? Tro.sièmé médecin. — De l’éther... par bleu ! Quatnéme médecin. — Après un examen attentif du malade, qui avait la tête chaude et le» pieds froids, je conclus que j’ignorais absolument ce qu’il pouvait avoir. Le président. — Alors vous décidâtes ? Quatrième médecin. — Je décidai de le trépaner. C’est encore le meilleur moyen de connaître les idées de derrière la tète d’un malade ! Cinquième médecin. — Messieurs les ju rés, je suis médecin légiste. Après avoir exa»> miné les conclusions do mes quatre éminents confrères, je conclus que le malade avait été empoisonné !... Le President. — Que déclarâtes-vous, dans ces conditions? Cinquième médecin. — Je déclarai que sa femme devait être coupable, suivant l’axiome de la médecine légale qui prétend c qu’il y a toujours un coupable, et que ce coupable est toujours une femme. » Ee Président. — La cause est entendue. (Dans la salle des délibérations). Le président du jury. — Que peneez-vous de l’affaire, messieurs ? Un juré. — Je pense que le malade a eu bien de la chance d’échapper aux médecins. Le président. — Et que déciderez-vous ? Un juré. — Je suis d’avis d’acquitter, puis d’adresser une lettre de blâme au juge d’ins truction qui a jeté le trouble dans ce ménage à trois si uni. (Adopté à Uunanwùtc) POUSSECAILLOU....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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