Extrait du journal

Ainsi qu’on le verra plus loin, des ten tatives d’une certaine gravité pour trou bler la paix publique, ont eu lieu dans la soirée d’hier. Sous le rapport des actes matériels, ces tentatives n’ont guère dépassé les proportions des scènes nocturnes qui suivirent, au mois de février dernier, l’arrestation de M. Rochefort. Mais, d’une part, elles ont eu des conséquen ces plus regrettables, car elles ont coûté la vie à un homme tout au moins; et, de l’autre, 1 intention qui y a présidé leur donne une portée différente. Le choix fait par les fauteurs du désordre des alentours immédiats de la caserne du Prince-Eugène semble, en effet, révéler qu’il ne s’agissait plus cette lois d’une fantaisie de tumulte, mais d’un essai de coup de main, encou ragé par l’espoir de déterminer une dé tection partielle de la troupe. Les 1,100 non, déposés la veille dans l’urne du scrutin par les soldats de cette caserne, avaient sans doute engendré sur ce point, une illusion qui n’aura pas, du reste, été de longue durée. Non-seulement, les soldats que l’on s était flatté d’entraîner ont résisté à toutes les provocations, mais ce sont euxmêmes, qui ont enlevé, avec un élan dans lequel on ne sentait pas la moindre velléité de passer à l’ennemi, la double barricade élevée par les émeutiers. Ceux-ci, il faut l’espérer, se le tien dront pour dit et renonceront à mettre lê...