Extrait du journal
dant du corps d’armée, en pleine liberté d’es prit, sans avoir la préoccupation de contrarier ses vues en rendant le ministre témoin de leur désaccord. Le général, de son côté, saisi par son subordonné, saura que désormais la respon sabilité l’atteint seul. C’est à lui de peser ses obligations vis-à-vis du ministre et de donner la suite convenable à la question soulevée par sou inférieur. La question est donc résolue, mais, ce point éclairci, apparaît aussitôt une diffi culté non moins grande. Gomment le con trôle sera-t-il organisé ? La commission a résolu d’organiser le con trôle au moyen des éléments du projet de loi. Ces cléments sont de deux sortes : Les uns consistent dans l’action même du chef de service, devenu, nous le reconnaissons, le subordonné du général ; Les autres sont tirés d’une intervention exté rieure, qui n’est pas la moindre nouveauté du projet. On institue, sous le nom de contrôleurs, un groupe de fonctionnaires absolument étran gers à l’action administrative, et qui ne relè vent que du ministre, auprès duquel ils sont placés. Ces agents se transportent à l’improviste sur un point quelconque du corps d’ar mée; ils en vérifient toutes les opérations, en contrôlent les écritures, passent l’inspection du matériel et du personnel. Us sont nrmésde tous les droits du ministre, sans jamais pouvoir ce pendant s’immiscer dans le service et empêcher ou seulement retarder un acte quelconque. Ils se bornent à voir et à rapporter au ministre ce qu’ils ont vu. C’est là le vrai contrôle, dans sa définition rigoureuse, sans ce mélange d’action qui en altère le caractère dans le service de l’in tendance. Ce n’est pas à dire, toutefois, que la commis sion tienne pour inefficace le concours que les administrateurs eux-mêmes peuvent apporter à la surveillance. Elle est convaincue, au con traire, que leur vigilance incessante est la pre mière et peut-être la plus puissante condition de la régularité des services. Mais cette vigi lance, pour avoir tous ses bons effets, a besoin d’être excitée et constatée par un témoin exté rieur et désintéressé : c’est la ruison d’être du contrôle tel que le projet l’institue. Quant aux chefs de service, üs continueront d’être les gui des et les surveillants de leurs propres agents, et ils rcléAeront les abus que leur position les’ met à même de découvrir au moment où ils or donnancent les dépenses qui sont soumises 4 leur approbation. La troisième question à résoudre était celle des rapports de l’intendance et du service médical. Chacun de ces deux corps réclamait la priorité. — L’intendance ne peut s’occuper de nos malades, disaient les médecins. — Les médecins n’ont que faire de con naître l’administration des hôpitaux, ri postaient les intendants. La correspondance de Michel Lévy, le livre du docteur Chenu (la Mortalité dans l'année) ont rendu la question populaire. A l’avenir, le service médical sera sous les ordres directs du commande ment. Les officiers d’administration, injuste ment traités, voient leurs fonctions rele vées; enfin, l’assimilation est maintenue pour les médecins, les pharmaciens, les intendants et les officiers d’administra tion. M. de Freycinet résume en ces termes le système adopté par la commission ; Le corps d’armée est une unité stratégique permanente, constituée en paix comme en guerre. L’administration est subordonnée au commandement en temps de paix, parce qu’il faut quelle le soit en temps de guerre. Dés lors le commandant du corps d’armée est le chef supérieur de tous les services; il en est responsable vis-à-vis du ministre; il représente le ministre vis-à-vis d’eux. Il est le centre ad ministratif vers lequel tout converge, dans un sens comme dans l’autre : il n’est fait excep tion que pour des éclianges purement maté riels de pièces, qui encombreraient le quartier général sans l’éclairer. Le contrôle proprement dit a été constitué, hors des services, avec une autorité et une in dépendance inconnues jusqu’ici. Ceux qui l’exercent ne relèvent que du ministre. Ils n’ont aucune responsabilité, directe ou indirecte, dans 1 administration; ils l’envisagent et la jugent avec ce calme et cette impartialité que donne...
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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