Extrait du journal
Nous le trouvons devant une machine à écrire, les bras nus, le nez chevauché de grosses lunettes, en train de faire rimer toujours et amour. — Mes succès, nous dit-il, ils ne datent pas de ce matin. \ ous rappelez-vous de O Mar jolaine. des P iits Pois, du tils d’un Gniafj, du Noël des Gueux, de Dongte, digue, dum ?... Ah ! sapristi, c était le bon temps, la chanson marchait bien, le tour de chant était à 1 honneur. On ne s’en faisait pas. On touchait ses 40 balles par semaine et j’avais des cheveux longs !... Enfin !... et Mortreuil laissa retomber sur les touches de sa machine ses deux mains en un geste désabusé... — Tenez, je vais vous dire, poursuivit-il, comment il me vint à l’idée d’écrire Un voleur, que chanta naguère Amiati à la Scala. Je veil lais le corps d'un de mes parents. On avait apporté des brassées de fleurs que I on avait disposées autour du cadavre ; j’étais seul, triste et sans pensée ; ma petite fille entra... elle était toute petite ; elle me regarda et moi, qui l’apercevais à la dérobée, j’eus le pressenti ment qu’elle voulait faire quelque chose de mal. En effet, au bout d un instant, ne se croyant pas observée, elle prit une rose près du mort et se sauva. Plusieurs jours après, me souvenant de cet incident, j’écrivais Le Voleur. — Et les P’tils Pois ? demandai-je. — Ah l les p’tits pois t les p’tit pois ! les p’tits pois ! c’est un légume bien tendre, fredonna joyeusement mon interlocuteur. C’est une autre histoire... Il était dix heures ; le soleil entrait par une lucarne ; c’était le plein de la belle saison ; je me sentais jeune et gaillard et plein de cou rage. Je pris mon filet, mon chapeau et je des cendis dans le faubourg animé, à cette heure matinale, par les Crainquebilles et les came lots, avec l'intention bien arrêtée de faire mon marché. — Ah ! les p’tits pois ! les p’tits pois ! deux francs le boisseau, éructait un marchand.ambu lant, qui veut ces p’tits pois, ils sont frais et tendres ! Je * m’approchai de l’éventaire. Les petit* pois, pressés les uns contre les autres, formaient une petite montagne au sommet de laquelle était planté un triomphal numéro deux. C’était le prix. — Combien en voulez-vous, bourgeois, me dit le marchand, qui se méprenait sur ma per sonne. — Ils sont trop chers, fis-je ; laissez-les moi poix trente-huit sous. — Trente-huit sous ! Non, mais ! des fois., r...
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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